Marche pour Adama Traoré : ces élus de gauche présents à Paris malgré l’interdiction décidée par le préfet

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, photographiée lors d’une manifestation à Rouen au mois de mai.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, photographiée lors d’une manifestation à Rouen au mois de mai.

POLITIQUE - Même si le préfet ne veut pas, eux, ils seront là. Plusieurs élus de la NUPES ont prévu de se rendre place de la République, ce samedi 8 juillet, pour un rassemblement en mémoire d’Adama Traoré et ce, malgré l’interdiction décidée un peu plus tôt par la préfecture de police de Paris. Celle-ci était la suite d’une première interdiction de cette marche initialement prévue dans le Val-d’Oise.

Un double refus de manifester vécu comme une « provocation » à gauche. « Interdire la marche Adama Traoré, c’est mettre de l’huile sur le feu. Quand la colère et la demande de justice passent par une marche pacifique et démocratique, elle est interdite. Ça suffit ! Je serai à 15 heures place de la République », a fait savoir sur Twitter le député insoumis de l’Essonne Antoine Léaument. Une position partagée par sa collègue de Paris Danielle Simonnet.

La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, ainsi que le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, participeront également et tiendront un point presse sur place dans le cadre d’un appel à manifester lancé il y a quelques jours.

Sandrine Rousseau dénonce une « pente autoritaire »

Il n’y a pas que les insoumis qui ont prévu de se rassembler. Au HuffPost, la députée écologiste Sandrine Rousseau a annoncé son intention de s’y rendre, après avoir fustigé sur Twitter la décision de la préfecture. « Petit à petit les libertés publiques perdent du terrain. Nous les lâchons par miettes, sans y prêter attention. Ne plus pouvoir manifester contre un pouvoir, c’est en accepter le discours, renoncer à en contester la ligne, ne plus pouvoir l’infléchir. Là est la pente autoritaire », a-t-elle regretté.

Elle ne sera pas la seule de son groupe à battre le pavé malgré l’interdiction. Son collègue écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché a également prévu d’en être, comme nous l’a confirmé son entourage après un tweet sur le sujet.

Dans la matinée, le préfet de police de Paris Laurent Nunez a pris un arrêté pour empêcher la tenue du rassemblement, évoquant un événement annoncé « la veille pour le lendemain » ce qui « ne permet pas à l’autorité de police de mobiliser les moyens nécessaires à la sécurité du rassemblement ».

L’intéressé justifie son interdiction par le fait que le rassemblement « intervient dans un contexte encore sensible », en référence aux émeutes urbaines qui ont secoué le pays après la mort de Nahel, alors que ce rassemblement est perçu comme une manifestation contre les violences policières et le racisme dans la police. Soit précisément ce qui a été reproché aux forces de l’ordre dans la mort de l’adolescent.

À voir également sur Le HuffPost :

Adama Traoré : la justice valide l’interdiction de la marche prévue en sa mémoire dans le Val-d’Oise

Avec les émeutes, Les Républicains parlent comme l’extrême droite identitaire