Marie Portolano enquête sur le #MeToo Hôpital : "On a beau dénoncer les violences, rien ne change…"

Coprésentatrice de Télématin, elle avait, avant son départ de M6, tourné ce documentaire particulièrement édifiant qui dénonce les violences sexuelles et sexistes dans le milieu médical... Entretien.

Son auscultation du milieu hospitalier aura duré un an. La journaliste fait la lumière sur les agressions sexuelles, remarques sexistes et autres comportements discriminatoires dont sont victimes quotidiennement des infirmières, aides-soignantes et jeunes internes de la part de médecins sans scrupules. Elle a ainsi recueilli de nombreux témoignages pour libérer une parole trop longtemps anesthésiée…

Après avoir dénoncé le sexisme dans le journalisme sportif, vous vous intéressez à celui qui sévit dans le monde médical. Pourquoi?

Marie Portolano : C’est un combat qui me tient à cœur car je considère que rien ne change. On a beau parler, dénoncer, faire des documentaires, écrire des livres, rien ne bouge vraiment.

Qu’est-ce qui vous a marquée dans les témoignages recueillis ?

Ce qui m’a marquée le plus c’est le fonctionnement pyramidal de l’hôpital. C’est un environnement que je ne connaissais pas, j’ai découvert une violence très forte dans la transmission : les chefs ont souffert donc les internes vont souffrir. C’est un mode de fonctionnement où l’humiliation est permanente, je n’arrive pas à comprendre comment on a besoin d’exercer ce genre de pression pour former de bons soignants.

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Quels obstacles avez-vous rencontrés pour réaliser ce documentaire ?

La seule complication, c’est que parfois les gens n’osaient pas parler. Des hôpitaux qui acceptaient qu’on aille tourner chez eux se sont rétractés, parce qu’ils avaient peur des retombées pour leur image. La vraie difficulté c’est de rompre l’omerta qui court dans ce genre de dénonciation.

Etait-il plus facile de faire parler des personnalités publiques que des anonymes ?

Oui, car la lumière protège. Quand on est Agnès Buzyn et qu’on a fait toute sa carrière ou qu’on est Marine Lorphelin et que l’on n’a plus rien à prouver, c’est plus facile. C'est une question de lumière, pas de statut : nous avions de grandes chefs de service qui voulaient s’exprimer et qui n'ont pas osé.

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