Marine Le Pen: «Après le débat de 2017, j’ai subi un lynchage qui aurait pu me tuer politiquement»

Dans une campagne très à droite, la députée du Pas-de-Calais s’offre le luxe de jouer les candidates « normales » face à Eric Zemmour. Reportage au plus près de celle qui se rêve en « femme d’État »

Dans le train pour Béziers, ce vendredi, en fin de journée, Marine Le Pen essuie ses yeux rougis. Elle vient de passer trois jours et presque trois nuits à l’Assemblée. Elle n’a dormi que quelques heures après avoir voté, à 5 h 25, contre le projet de passe vaccinal adopté grâce aux voix de la majorité et d’une partie des LR et du PS. Si elle pleure, ce n’est pas en raison de sa fatigue ou de cette bataille politique mais parce qu’elle regarde « A Star Is Born » : elle est arrivée au moment où Jackson s’est suicidé, laissant Ally inconsolable.

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Le lendemain soir, c’est elle qui joue les vedettes dans les rues de Béziers. Devant les bustes des résistants, elle pose pour les badauds qui se bousculent dans une cohue bon enfant. « C’est la vraie ? » demande un collégien. Son copain se marre : « Tu crois quoi ? Que c’est une Marine Le Pen en plastique ? » Achraf, 20 ans, réclame aussi son selfie. Il n’ira pas aux urnes en avril. « Je vais laisser les vrais Français voter », dit ce coiffeur qui a pourtant la double nationalité franco-marocaine.

Ni buzz ni provocation, face à Zemmour elle veut mener une campagne de terrain à la Chirac, ennemi juré de son père

Sur ces terres du Sud où elle dispose d’un solide socle électoral, la candidate d’extrême droite est venue afficher sa sérénité. « Dans la fureur du moment, dans la course à la radicalisation, au propos le plus brutal, à laquelle même Valérie Pécresse semble vouloir participer, les gens ont besoin de certitudes, d’un projet raisonnable et applicable », assure-t-elle. Marine Le Pen candidate de la raison, qui l’eût cru ? Sur le chantier d’une école dans un quartier sensible,(...)


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