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Masturbation, kung-fu et illuminati : un gourou présumé devant la justice

Un gourou supposé, adepte du kung-fu, se trouve devant la justice

Ce lundi 6 décembre 2021, le procès d’Elysée Ade, un Franco-Béninois accusé d’être un gourou, s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Paris. Ange autoproclamé, il comparaît pour ​​abus de faiblesse par sujétion psychologique et agression sexuelle.

Ouverture d’un procès hors norme ce lundi 6 décembre. Durant trois jours, le tribunal correctionnel de Paris va en effet examiner le cas d’Elysée Ade, accusé "d’​​abus de faiblesse par sujétion psychologique" sur 22 personnes entre 2009 et 2015 et "agression sexuelle aggravée" sur l’une d’elles, rapporte le journal Le Parisien. Âgé de 52 ans, il serait à la tête d’un mouvement sectaire au sein duquel il aurait notamment imposé d’épuisantes séances de kung-fu, des jeûnes, des relations échangistes et de nombreux autres sévices.

À en croire les éléments de l’enquête et les témoignages des plaignants, ce n’est pas un simple homme qui se trouve devant la justice française. Et pour cause, auprès de ses disciples qu’il appellerait les guerriers de lumière, Elysée Ade se serait volontiers qualifié d’Ange. Un statut qui lui aurait permis de les guider aussi bien sur les plans philosophique que physique et sexuel. Pour cela, le supposé gourou aurait organisé de longs entraînements au kung-fu, censés pousser ses adeptes vers la pureté du corps, parfois jusqu’à l’épuisement. Sur le plan sexuel, il les aurait incité à se masturber jusqu’à cinq fois par jour et aurait lui-même enseigné cela avec des sextoys. Plus étonnant encore, ces séances de masturbation auraient servi à transformer les femmes en Female Orgasm Expert (FOX), des femmes expertes de l’orgasme, capables de maîtriser “les huit portes orgasmiques”. Car Elysée Ade aurait un plan bien plus grand que de diriger cette petite secte parisienne.

Un gloubiboulga philosophique

L’emprise psychologique d’Elysée Ade serait aussi passée par l’usage d’une philosophie mystico-complotiste de sa composition. Basée sur un mélange de taoïsme et de sorcellerie béninoise, elle lui aurait permis d’exercer des menaces sur ses victimes. Il aurait notamment menacé de leur retirer sa protection quasi magique. "On était, selon lui, sous sa protection énergétique. Le quitter, c’est comme si vous ne mettiez plus votre casque ou si vous conduisiez en fermant les yeux", a raconté un plaignant aux policiers, d’après les informations de nos confrères du journal Le Parisien. À cela, ce serait ajouté une dénonciation d’un supposé complot organisé par les Illuminati et visant à empoisonner notre eau et notre air. Une crainte qui expliquerait la détermination d’Elysée Ade à entraîner ses guerriers et à propager ses idées via une société financée à hauteur de 230 000 euros par ses disciples.

L’accusé se défend bien évidemment de toute dérive sectaires. “Les plaignants sont des personnes qui ont été exclues du groupe, et se présentent aujourd’hui comme victimes dans un but vengeur. Pour prouver leurs dires, il faut apporter les preuves des pressions répétées qu’elles disent avoir subies… De même que cette jeune femme a choisi de se rendre dans cet appartement, elle n’a jamais été contrainte”, a déclaré son avocat Me Philippe Missamou. Une défense que les avocats de plaignants dénoncent, affirmant au contraire que cette affaire en porte tous les stigmates : “dépersonnalisation, coupure avec l’entourage, surveillance permanente doublée d’un système de reporting et de délation, diabolisation de tout ce qui est extérieur au groupe”. C’est désormais à la justice de trancher.

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