Meetings transformés, pass sanitaire... Le Covid-19 bouscule déjà la présidentielle de 2022

Pass sanitaire et masques étaient de rigueur lors du lancement d'

Alors que les meetings se multiplient, les candidats à la présidentielle doivent composer entre leur campagne politique et la situation sanitaire qui se dégrade.

Ce dimanche comporte deux meetings politiques de poids: Jean-Luc Mélenchon à la Défense et Éric Zemmour au parc des expositions de Villepinte. La campagne présidentielle, à moins de cinq mois du scrutin, s'accélère ces derniers jours. Mais les candidats sont confrontés à la 5e vague de Covid-19 et la pandémie perturbe déjà leurs desseins.

Ce samedi, après la victoire de Valérie Pécresse au Congrès de la droite, le président du parti Les Républicains Christian Jacob a annoncé que le premier meeting de la candidate ne se tiendra pas "en physique tel qu'il était prévu". Et ce, "compte tenu des conditions sanitaires".

Le pass sanitaire en question

De son côté, Europe Écologie-Les Verts maintient sa réunion publique prévue le 11 décembre à Laon (Aisne) mais elle ne devrait rassembler que quelques centaines de personnes. "Nous avons pris le parti de ne pas faire de grands rassemblements en raison du Covid", explique un proche de Yannick Jadot au Journal du Dimanche.

Le pass sanitaire ne sera toutefois pas exigé, comme pour les meetings du candidat de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et d'Éric Zemmour ce dimanche.

En revanche, il sera demandé pour assister au meeting de la candidate socialiste Anne Hidalgo samedi 11 décembre à Perpignan. Jeudi, Valérie Pécresse assurait qu'il n'était "pas question de faire de meeting sans pass sanitaire". "Jamais je ne mettrai la sécurité des Français en danger en raison de la campagne", ajoutait celle qui n'était pas encore candidate pour Les Républicains. Avant que ledit meeting soit transformé.

Préserver la vie démocratique

Problème: le Conseil constitutionnel a estimé, dans une décision rendue en mai dernier, que le pass ne pouvait pas être exigé pour accéder à des réunions ou des activités politiques, dans un souci de préservation de la vie démocratique. Une façon de protéger l'exercice du vote mais aussi ce type de réunions.

L'État ne peut donc pas considérer les meetings comme de grands événements et en restreindre l'accès, sous peine d'être dans l'illégalité. L'organisateur, en revanche, peut en décider autrement, avait affirmé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Pour autant, cela n'éteint pas les débats au sein du monde politique.

Bastien Lachaud, député LFI de la Seine-Saint Denis et responsable des événements de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, considère ainsi qu'il "est illégal de demander un pass sanitaire pour un meeting politique".

Une interprétation que la docteure en droit européen Tania Racho a confirmé sur BFMTV.

"Il n'est pas possible d'exiger un pass sanitaire à l'entrée d'un meeting politique. Il serait éventuellement possible de le demander mais pas de l'exiger", a-t-elle décrypté.

Un risque d'iniquité

La majorité, elle, a toutefois demandé la présentation du sésame lors du premier meeting de la "maison commune" fin novembre. Mais les divergences entre candidats font aussi craindre un risque d'iniquité.

"Le fait que certains partis puissent exiger le pass pour leurs meetings et d'autres non provoquerait un déséquilibre. Ce serait un vrai problème démocratique", estimait Bastien Lachaud dans les colonnes des Échos fin novembre.

En l'absence de consignes légales, chaque parti y va de son interprétation et de ses propres règles pour faire campagne au temps du Covid. Et, avec la recrudescence des cas de Covid-19 et l'arrivée du variant Omicron sur le territoire, les candidats vont devoir continuer à composer avec le virus jusqu'au scrutin, en avril prochain.

Article original publié sur BFMTV.com

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