Michel Zecler frappé par des policiers: pour Edwy Plenel, "Gérald Darmanin a menti" lors de son audition à l'Assemblée

Le journaliste de Mediapart, invité de BFMTV ce lundi, estime que le ministre de l'Intérieur "a menti" au sujet des vidéos de Michel Zecler lors de son audition par les députés dans l'après-midi.

"Devant les parlementaires, Gérald Darmanin a menti sur Michel Zecler". Invité sur BFMTV ce lundi soir, le journaliste et co-fondateur de Mediapart Edwy Plenel affirme que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin n'a pas dit toute la vérité au sujet du producteur de musique roué de coups par des policeirs à Paris, pendant son audition par la Commission des lois de l'Assemblée nationale ce jour.

"Il a dit: 'les vidéos, nous ne les avions pas avant que Loopsider ne les sorte jeudi'. C'est faux! Elles ont été déposées par l'avocate de Michel Zecler lundi et le parquet en les voyant a classé l'affaire, et a du coup décidé d'ouvrir les poursuites" contre les policiers.

Devant la commission des lois de l'Assemblée ce lundi, Gérald Darmanin a rappelé en effet: "il a fallu attendre mardi pour que le procureur de la République saisisse l'IGPN pour une enquête". Il a poursuivi cependant: "Il n'y a pas d'images qui sont données. Le ministre de l'Intérieur, le préfet de Police, le directeur national de la Police nationale, n'ont pas eu accès a des images. Elles ont été mises en ligne par le site informatif que nous connaissons", en l'occurence Loopsider.

Vidéo - "Pas de divorce entre la police et sa population", selon Darmanin

"Qu'a fait Darmanin?"

"Qu'a fait M. Darmanin?", interroge Edwy Plenel sur notre plateau. "Tout ça se passe le lundi et le mardi. Est-ce qu'il a suspendu quelqu'un? Non, il n'a suspendu personne", répond le journaliste.

Sur BFMTV, Edwy Plenel questionne également le manque de réactions des policiers ce jour-là, face au comportement extrêmement violent de leurs collègues à l'égard de Michel Zecler. "Dans la deuxième vidéo où il y a entre 15 et 20 policiers, il n'y en a aucun pour dire 'arrête!', alors qu'il y en a des plus gradés, des brigadiers quand l'autre y va, tape, et tape le civil, et dit même après 'j'ai mal au poing'."

Le journaliste estime que cela illustre "un problème de la chaîne de commandement" au sein de la police. Pour lui, "ça dit un problème d'impunité diffusée par les responsables, par les politiques. Ça fait trois ans que cette impunité est là", poursuit-il, avant de mentionner "les violences d'Alexandre Benalla", Cédric Chouviat, le motard mort en janvier 2019 près de la Tour Eiffel après son interpellation, ou encore Geneviève Legay, militante de 73 ans grièvement blessée lors d'une charge policière au cours d'une manifestation de gilets jaunes en 2019 à Nice.

Ce jeudi, Gérald Darmanin a de nouveau jugé "inqualifiables" les actes commis par les policiers mis en cause dans le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler", tout en prévenant qu'il "ne supporterait pas qu'on porte atteinte à l'institution de la police et de la gendarmerie".

Article original publié sur BFMTV.com

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