Motion de censure, discours d'Élisabeth Borne... Journée chargée ce mercredi à l'Assemblée

Motion de censure, discours d'Élisabeth Borne... Journée chargée ce mercredi à l'Assemblée

La Première ministre va prononcer son discours de politique générale, deux jours après l'installation de son nouveau gouvernement.

Ébullition à prévoir ce mercredi du côté du palais Bourbon. Deux jours après la nomination du nouveau gouvernement, l'Assemblée nationale accueille la Première ministre Élisabeth Borne à sa tribune. La cheffe de l'exécutif va prononcer un discours de politique générale devant un hémicycle où l'exécutif ne dispose que d'une majorité relative, avec des oppositions qui fourbissent leurs armes.

· Dépôt d'une motion de censure à 14h30

Pas de blanc-seing pour Élisabeth Borne: quelques minutes avant son discours de politique générale, les députés de la Nouvelle alliance populaire écologique et sociale (Nupes) déposeront à 14h30 une motion de censure, présentée comme une "motion de défiance" à l'égard du gouvernement.

Insoumis, socialistes, écologistes et communistes déposeront le texte de concert, bien que l'initiative n'ait que peu de chances d'aboutir, faute d'être majoritaires. Certaines personnalités de la Nupes, comme la socialiste Valérie Rabault, n'y prendront toutefois pas part.

Les Républicains (LR) ont fait savoir ce lundi par la voix de leur présidente par intérim Annie Genevard qu'ils ne joindraient pas leurs suffrages "à ceux de LFI". Le Rassemblement national (RN), qui cherche à lisser son image et indique vouloir se montrer "constructif", ne la votera pas non plus. Arithmétiquement donc, le quantum ne sera pas atteint.

Depuis 1958, plus d'une centaine de motions de censure ont été déposées, mais seule une a été adoptée, en 1962, conduisant à la chute du gouvernement de Georges Pompidou.

Après le dépôt de la motion, il faut attendre 48 heures pour que le vote ait lieu, ce qui projette l'étape suivante à vendredi 14h30 au plus tôt.

· Discours de politique générale d'Élisabeth Borne à 15h

Élisabeth Borne se frotte ce mercredi à la Chambre basse, à l'occasion du prononcer de son discours de politique générale. Un baptême du feu pour la Première ministre, toutefois sans grand risque pour son gouvernement, après son choix de ne pas solliciter de vote de confiance à l'issue.

Un vote qui n'est pas rendu obligatoire par la Constitution, mais qui a traditionnellement été demandé par les prédécesseurs de l'occupante de Matignon, bien que son absence ne soit pas inédite.

"Devant l'une ou l'autre des assemblées, le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d'un groupe parlementaire au sens de l'article 51-1, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité", dispose la Constitution à son article 50-1.

"Nous ne sommes pas certains que les conditions de cette confiance auraient été réunies", a admis lundi Olivier Véran, nouveau porte-parole du gouvernement, pour justifier cette position.

L'allocution d'Élisabeth Borne devrait permettre à la cheffe du gouvernement d'imprimer davantage sa marque.

"Autant Édouard Philippe avait immédiatement imposé son style, avec un mélange de sérieux et d'humour, comme Jean Castex avec sa bonhomie, son accent du sud, qui inspiraient une forme assez simple d'exercice du pouvoir, autant on n'a pas d'indications en ce qui concerne Élisabeth Borne", observe auprès de l'AFP le politologue Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof.

· Débat autour de la déclaration d'Élisabeth Borne

À l'issue du discours de politique générale, un débat aura lieu avec une prise de parole des oppositions. Chaque groupe prendra la parole par le biais d'un ou d'une élue, avec un temps de parole proportionnel à leur taille.

Le dépôt de la motion de censure par la Nupes, quelques minutes avant l'allocution, donne un aperçu de la teneur des débats qui s'annoncent houleux et chahutés pour l'exécutif.

Les oppositions et leurs leaders devraient "tous appuyer là où ça fait mal, sur son impossibilité à se soumettre à un vote de confiance" même si le gouvernement en riposte va "rappeler qui est majoritaire, même relativement", selon Bruno Cautrès.

Article original publié sur BFMTV.com

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