"N’ayez aucune crainte": le porte-parole de l'ambassade russe exclut des "frappes préventives" contre la France

Lors d'un entretien auprès de BFMTV, Alexandre Makogonov souligne toutefois que le ressentiment russe contre la France et sa ligne politique vis-à-vis du conflit ukrainien est actuellement fort.

"La France ne devrait pas exister." Lors de sa très va-t-en-guerre émission diffusée sur la chaîne publique Rossiya-1 en début de semaine, le propagandiste en chef du Kremlin, Vladimir Soloviev, proposait des "frappes préventives" contre la France après la décision de Paris de fournir des blindés à Kiev.

Une supposition qui a trouvé écho sur le plateau du programme puisque Andrey Gurulyov, un ancien général de l'armée russe à la retraite désormais député de la Douma, a de son côté suggéré une réponse plus radicale. "La France existait, et maintenant elle n’existe plus, est-ce que ça dérangerait qui que ce soit? Si on frappe la France une fois, ce sera la fin de tout ça", a-t-il menacé.

Des propos "émotionnels"

Invité ce mercredi soir sur l'antenne de BFMTV, Alexander Makogonov, porte-parole de l'ambassade de Russie en France, a inévitablement été questionné sur le sujet. "Ici, devant vous, sur ce plateau, je peux vous rassurer vous ainsi que vos spectateurs. N’ayez aucune crainte", a-t-il lancé.

"Il s’agit d’un show télévisé, comme à la télévision française, où les experts sont libres de s’exprimer sur des sujets qui les inquiètent, qui les touchent", assure le porte-parole.

Selon lui, ces propos sont "émotionnels" et une réponse à "la décision française à propos des chars." et, de manière plus générale, à "la ligne française." Alexandre Makogonov a d'ailleurs rappelé qu'à plusieurs reprises, sur des plateaux de télévision française, plusieurs experts ont tenu des propos qui, de la même manière, ont choqué en Russie.

"Je me souviens aussi des premières antennes de la télévision française, lors du début de ce conflit, lorsque sur les plateaux, ouvertement, devant le public, vos experts parlaient de la meilleure façon d’assassiner Poutine. C’est normal à votre avis?", contre-attaque-t-il.

Le ressentiment russe

De manière plus générale, Alexandre Makogonov est revenu sur le ressentiment envers la France qui agite actuellement la société russe. "On ne peut pas considérer la France comme un pays ami" dit-il, avant de nuancer: "je ne peux pas appeler la France ennemie, c’est impossible, mais notre ressentiment est très profond, nous sommes déçus par la ligne politique des Français."

Pour lui, les dommages sont en particulier profonds dans l'imaginaire collectif russe, alors que la France, "que nous avons toujours considéré comme pays ami", fournit désormais "des chars et des canons pour tuer les Russes."

Article original publié sur BFMTV.com

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