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Omar Raddad: la justice va examiner de nouvelles pistes

La chambre de l'instruction de la Cour de révision a ordonné un supplément d'informations sur des éléments présentés par la défense d'Omar Raddad qui clame son innocence pour le meurtre de Ghislaine Marchal.

"Un grand pas". Me Sylvie Noachovitch ne cache pas sa satisfaction à la sortie de l'audience devant la chambre de l'instruction de la Cour de révision qui s'est tenue jeudi après-midi. L'avocate d'Omar Raddad a obtenu de la juridiction qu'elle ordonne un supplément d'information sur les demandes qu'elle a portées.

Analyse des ADN

La défense d'Omar Raddad, qui tente d'obtenir la révision de sa condamnation pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins dans les Alpes-Maritimes, et qui a obtenu en décembre dernier que la justice rouvre le dossier, a notamment demandé à ce qu'un expert compétent en portrait-robot génétique soit nommé pour examiner les conclusions d'un précédent expert qui a analysé les quatre ADN découverts sur des pièces à conviction et qui ne correspondent pas à celui du jardinier.

L'un de ces ADN masculins apparaît notamment à 35 reprises sur les deux portes où a été inscrit, en lettres de sang, l'inscription "OMAR M'A TUER". Il a également été retrouvé entre les doigts de Ghislaine Marchal, une riche héritière qui vivait seule dans sa propriété. Dans des notes de 2019 et 2020, l'expert en génétique a conclu en faveur de l'hypothèse d'un dépôt de ces empreintes au moment des faits et non d'une "pollution" ultérieure, notamment par les enquêteurs.

Trois gendarmes auditionnés

Pour appuyer sa demande d'un procès en révision, Me Sylvie Noachovitch a présenté de nouveaux éléments lors de cette audience qui s'est tenue à huis clos. Ces arguments sont notamment issus de l'enquête menée par des gendarmes entre 2002 et 2004 et qui était jusqu'alors restée cachée. Elle a été révélée en mars dernier dans un livre Le ministère de l'injustice des journalistes Jean-Michel Decugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon.

Cette enquête aurait permis d'établir une nouvelle piste pour expliquer le meurtre de Ghislaine Marchal et innocenter Omar Raddad. Un témoin, jugé crédible par les enquêteurs à l'époque, aurait évoqué la possibilité d'un cambriolage qui a mal tourné et indiqué le nom de deux suspects potentiels, deux frères issus du grand banditisme. Trois enquêteurs, trois gendarmes aujourd'hui à la retraite, vont être auditionnés par la justice.

Une nouvelle audience est prévue le 15 septembre prochain. La chambre de l'instruction, sur la base de ce supplément d'information, devra dire si elle juge la requête en révision d'Omar Raddad recevable et si elle la transmet à la Cour de révision. En 2002, le jardinier avait essuyé un premier refus.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - C'est quoi exactement l'affaire Omar Raddad ?