Pays basque : une microalgue provoque des symptômes similaires au Covid-19

Le week-end dernier, les plages de Biarritz ont été fermées à cause de la présence de microalgues toxiques.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, de nombreuses personnes ont eu des symptômes similaires à ceux du Covid-19 après avoir été en contact avec une microalgue tropicale toxique pour l'être humain. Plusieurs plages ont dû fermer.

Courbatures, fièvre, mal de gorge... si ces symptômes rappellent ceux du Covid-19, plusieurs dizaines de nageurs du sud ouest de la France les ont ressentis après une simple baignade. Sur la côte basque, plusieurs communes comme Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz ont décidé dimanche 8 août de fermer leurs plages à titre préventif. La raison ? une micro-algue toxique provoquant des symptômes similaires à ceux du coronavirus.

Jeanne, une surfeuse d'une vingtaine d'années interrogée par Le Figaro, a commencé à sentir des symptômes d'un rhume passager après une session de surf à Guéthary (Pyrénées-Atlantiques). Quelques jours plus tard, alors qu'elle passe la journée sur la plage, les symptômes sont de retour. "J'avais le nez bouché, je ne me sentais pas bien, témoigne-t-elle. Je me suis couchée très tôt le soir et le lendemain j'ai commencé à me sentir de plus en plus mal. J'avais des courbatures, un peu de fièvre, mal à la gorge. Je pensais que c'était le Covid", raconte-t-elle au quotidien. Après avoir consulté un médecin, son test contre le Covid-19 se révèle négatif.

Maux de tête, problèmes ORL et respiratoires

Ces symptômes, ils sont causés par une micro-algue du genre Ostreopsis présente sur la côte basque. Jeanne n'était pas la première a ressentir des symptômes après y avoir été exposée, puisque plusieurs plages avaient décidé de fermer le week-end dernier après que certains baigneurs ont développé des symptômes similaires. "Quand on a vu qu'il y avait beaucoup d'algues dans les zones de baignade, qu'on avait beaucoup de personnes avec des maux de tête, des problèmes ORL ou encore des problèmes respiratoires, on a décidé de fermer toutes les plages de Biarritz", raconte au Figaro Jean-Philippe Oustalet, responsable de la brigade environnementale de la ville.

Depuis un premier signalement par des surfeurs le 31 juillet, l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS) a reçu cinq autres signalements de la part de plagistes, surfeurs et maîtres-nageurs sauveteurs. Très difficiles à détecter étant donné qu'il s'agit d'un micro-organisme, les surfeurs et nageurs y ayant été exposés évoquent une eau avec un goût métallique et une odeur très particulière.

Des symptômes qui apparaissent rapidement

Au total, l'ARS a recensé une soixantaine de cas dont aucun n'a nécessité d'hospitalisation. Bénins, les symptômes peuvent apparaître "2 à 6 heures après l'exposition" et "diminuent sous 24/48 heures, sans complications ultérieures", indique l'ARS.

L'ARS indique que ces symptômes proviennent d'une exposition une microalgue tropicale du genre Ostreopsis. Elle a été identifiée au Pays basque à partir de 2016 et l'année dernière, vers le mois de septembre, des surfeurs et baigneurs avaient déjà fait des signalements et se plaignaient de symptômes. Elvire Antajan, chercheuse au laboratoire Environnement Ressources Arcachon-Anglet au sein de l'Ifremer, confirme à la Dépêche du midi qu'il y a une forte présence d'Ostreopsis dans les eaux basques et évoque même une "prolifération".

Ostreopsis ovata ou siamensis ?

Cependant, il y a encore un doute sur la nature exacte de cette microalgue. L'ostreopsis ovata, présente en méditerranée et toxique pour l'homme ou l'ostreopsis siamensis. "Jusqu’à preuve du contraire, on pense que ça serait toujours l’espèce ostreopsis siamensis sur les côtes du Pays basque, mais nous allons le vérifier. La semaine prochaine, il est prévu que nous fassions des prélèvements pour certifier génétiquement que ça ne serait pas une autre espèce”, confiait Elvire Atajan à France bleu Pays basque.

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Le laboratoire avait pourtant étudié la toxicité de l'ostreopsis siamensis en 2018, mais il en était ressorti que cette microalgue "n'était pas toxique pour l'homme mais seulement pour les crustacés", assure Elvire Antajan. Mais la forte concentration de ces dernières sur la cote basque pourrait expliquer ces symptômes. Il y aurait toutefois une amélioration depuis deux jours grâce à un reflux de l'algue des zones de baignade, mais il se pourrait qu'un nouvel épisode tel que celui observé ces derniers jours n'apparaisse de nouveau. C'est pour cette raison qu'en étroite collaboration avec l'ARS, l'Ifremer va réaliser un suivi tous les 15 jours, jusqu'à la fin du mois de septembre, pour surveiller le niveau de concentration de ces algues et "mettre en place des mesures de gestion préventive si cela devait se reproduire".

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