"La plupart des accusés sont des femmes" : l'adultère entre époux bientôt légalisé à New York?

En vertu d'une loi qui remonte à 1907, l'infidélité maritale est punie d'une peine pouvant aller jusqu'à 90 jours de prison et de 500 dollars d'amende.

"On ne devrait pas aller en prison pour avoir trompé quelqu'un." Dans l'État de New York, aux États-Unis, l'infidélité maritale est encore passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 90 jours de prison et de 500 dollars d'amende en vertu d'une loi de 1907 qui pourrait bientôt être abrogée.

Dan les rues de la ville américaine, très peu de New-Yorkais sont en réalité conscients de l'existence d'une telle loi, de toutes manières tombée peu à peu dans l'oubli et dans la désuétude. "Je n’étais pas au courant, on peut vraiment aller en prison pour adultère? Je pense que c'est un peu extrême", explique Ally à BFMTV.

"C’est encore certainement l’une de ces nombreuses lois que personne ne connaît", ajoute pour sa part Tom.

C'est Charles Levine, membre démocrate de l’Assemblée parlementaire de l’État de New York, qui en premier a fait la proposition d'abroger cette loi. Si les condamnations sont actuellement extrêmement rares, on en compte seulement une douzaine depuis 1972, souligne The Telegraph, ce dernier estime que "l'État n'a pas à réglementer les comportements sexuels consensuels entre adultes."

Le dernier cas connu remonte à 2010, mais les charges avaient été abandonnées à la suite d'un accord trouvé entre les deux parties.

"La plupart des accusés sont des femmes. Et dans une période où, pas seulement aux États-Unis mais ailleurs dans le monde, des tyrans tentent de s'imposer comme des dirigeants, nous devons être forts et tenir bon pour défendre les droits de l'homme. Et les droits des femmes font partie", insiste-t-il, auprès de BFMTV.

Alors qu'une première tentative d'abrogation avait déjà eu lieu en 1964, sans succès, l'initiative de Charles pourrait bien se concrétiser. Le projet a été adopté par l'Assemblée de New York et attend désormais l'approbation finale du Sénat.

Comme le souligne le Telegraph, l'Église catholique elle-même serait encline à la disparition de cette loi archaïque. "L'adultère est un péché. Je ne sais pas si c'est un crime", a ainsi dit au même média Dennis Poust, directeur exécutif de la Conférence catholique de l’État de New York.

Actuellement, des lois condamnant l'infidélité sont encore en vigueur dans 16 États des États-Unis dont le Michigan, le Winsconsin ou encore l'Oklahoma.

Article original publié sur BFMTV.com