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La police de Londres mise en cause pour l’ampleur « inquiétante » des fouilles à nu de mineurs

La police de Londres mise en cause pour l’ampleur « inquiétante » des fouilles à nu de mineurs
Britain's police officers patrol in front of Scotland Yard, central London, on February 14, 2022. (Photo by Tolga Akmen / AFP)
TOLGA AKMEN / AFP Britain's police officers patrol in front of Scotland Yard, central London, on February 14, 2022. (Photo by Tolga Akmen / AFP)

TOLGA AKMEN / AFP

Des policers patrouillent devant le siège de Scotland Yard, dans le centre de Londres, le 14 février 2022.

ROYAUME-UNI - La police londonienne rattrapée par un scandale. La commissaire à l’enfance pour l’Angleterre a exprimé, ce lundi 8 août, son inquiétude devant l’ampleur du recours par la police de la capitale du Royaume-Uni aux fouilles à nu sur des mineurs : 650 en deux ans et majoritairement sur des adolescents noirs.

Après l’émoi créé par la fouille intégrale infligée en 2020 à une adolescente noire de 15 ans, la « Children’s Commissioner » Rachel de Souza, chargée de défendre les droits des enfants, a demandé à Scotland Yard les statistiques à ce sujet. Entre 2018 et 2020, environ 650 jeunes de 10 à 17 ans ont été soumis à ce type de fouilles au corps, selon les chiffres rendus publics lundi. 58 % d’entre eux ont été décrits par les policiers comme étant noirs, et plus de 95 % étaient des garçons.

Dans 23 % des cas, la fouille a eu lieu sans la présence d’un adulte tiers, comme c’est pourtant requis par la loi sauf urgence. Plus de la moitié de ces fouilles n’ont débouché sur aucune poursuite, conduisant la commissaire à l’enfance à penser qu’elles ne sont peut-être ni « justifiées ni nécessaires dans tous les cas ».

La défenseure des droits des enfants « profondément choquée »

Rachel de Souza s’est ainsi dite « profondément choquée » par le « nombre d’enfants qui sont soumis » chaque année à cette pratique intrusive et traumatisante « et » profondément préoccupée « par la disparité ethnique mise au jour ». En réponse, la police de Londres a indiqué qu’elle « progressait rapidement dans ses travaux » pour que « les enfants qui font l’objet de ces pratiques intrusives soient traités de manière appropriée et respectueuse » et elle a mis en avant des changements déjà entrepris.

La question a fait irruption au Royaume-Uni après la fouille infligée en 2020 à une adolescente noire dans l’infirmerie de son établissement scolaire. Elle avait été menée par deux policières, sans la présence d’un adulte tiers et alors que la jeune fille avait ses règles. Soupçonnée à tort d’avoir dissimulé du cannabis, la jeune fille avait été profondément traumatisée par cette affaire, à l’origine plusieurs manifestations.

Un rapport des services de la protection de l’enfance avait conclu en mars qu’une telle fouille n’aurait « jamais » dû avoir lieu et que le « racisme (qu’il soit délibéré ou non) a vraisemblablement été un facteur qui a influencé la décision » de la mener.

Attachée à la notion de consensus avec la population, la police ce Londres a été secouée par une succession de scandales retentissants, qui ont entraîné une crise de confiance et la démission de sa cheffe Cressida Dick, remplacée par l’ex-chef de la police antiterroriste britannique Marc Rowley. Cressida Dick avait été poussée vers la sortie par le maire travailliste de la capitale, Sadiq Khan, après un rapport dénonçant comportements racistes, misogynes et discriminatoires dans la police.

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