Publicité

Pour Mathieu Kassovitz, "Adama Traoré a été victime de violences, c'est indéniable !"

French actor and director Mathieu Kassovitz arrives for the screening of the film "A Hidden Life" at the 72nd edition of the Cannes Film Festival in Cannes, southern France, on May 19, 2019. (Photo by Valery HACHE / AFP) (Photo by VALERY HACHE/AFP via Getty Images)
(Photo by VALERY HACHE/AFP via Getty Images)

Alors que les manifestations en faveur d'Adama Traoré ont réuni plusieurs milliers de personnes le 2 juin dernier, et que les violences policières font la Une de l'actualité depuis plusieurs jours, Mathieu Kassovitz a clairement pris position. Sur le plateau de RMC, il l'affirme : le jeune homme "a été victime de violences, c'est indéniable".

Les célébrités sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser contre les violences policières. Il y a quelques jours, Camélia Jordana s'attirait les foudres du ministre de l'Intérieur en affirmant "ne pas se sentir en sécurité face à un flic", et la mort de George Floyd aux États-Unis n'a fait qu'accentuer le débat du racisme au sein des forces de l'ordre à l'internationale. D'autant que le 2 juin dernier, en France, des milliers de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à Adama Traoré et réclamer justice pour ce jeune homme noir, décédé lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

En colère, Mathieu Kassovitz prend position

Invité sur le plateau de l'émission Les Grandes Gueules, sur RMC, le réalisateur de La Haine a évoqué sans tabou les violences policières. Interrogé sur l'affaire Adama Traoré, il le dit haut et fort : "Adama Traoré a été victime de violences, c'est indéniable ! Il a été étouffé, il a eu la cage thoracique enfoncée, il a été laissé pour mort sur le sol de la gendarmerie pendant que les gendarmes mentaient à sa famille en disant qu'il allait bien. Ça veut dire que tous les gendarmes de cette caserne sont complices."

Concernant les manifestations qui ont eu lieu en l'honneur du jeune homme à Paris en début de semaine, il apporte une analyse nuancée : "Je ne suis pas du côté des casseurs, mais je comprends leur mentalité. Ils cassent pour obtenir des choses et c'est normal ! Face aux 20.000 personnes réunies à Paris, j'espère qu'il va y avoir une réponse du gouvernement, une réponse judiciaire dans les jours qui viennent..."

Un manque d'éducation au sein de la police ?

Loin de mettre l'intégralité des forces de l'ordre dans le même panier, le réalisateur explique que, selon lui, les relations entre police et populations sont si mauvaise parce que la police n'est "pas assez bien payée" et "pas assez éduquée" . "Les commissariats sont des endroits dans lesquels on n'a pas envie de travailler. Je pense qu’on a que ce pour quoi on paye. Moi, je voudrais qu’on soit maintenu en paix, parce que c’est ça leur métier, par des gens qui sont compétents et sur lesquels je n’ai aucune hésitation à appeler parce que je sais qu’ils ont une capacité de jugement, une capacité psychologique qui fait qu’ils vont faire baisser la pression et arranger les choses. Et ça n’a jamais été le cas dans ma vie et pourtant, je suis blanc. On a besoin d’avoir un rapport intelligent avec la police et pour ça, on a besoin d’avoir une police intelligente."

Pour lui, la solution serait également de désarmer les forces de l'ordre pour limiter les risques : "Personne n’est armé dans la rue. Je n’ai pas besoin d’être traité comme quelqu’un qui est potentiellement armé, on n’est pas aux États-Unis."

A LIRE AUSSI

> Lea Michele accusée de racisme : les fans de Glee sont sous le choc

> Mais pourquoi Jay-Z a-t-il appelé le gouverneur du Minnesota ?

> Beyoncé, Dr Dre, Rihanna... Après la mort de George Floyd, les stars américaines réclament justice