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Pourquoi les non-fumeurs sont deux fois plus atteints du cancer du poumon qu’il y a 20 ans ?

De plus en plus de cancers du poumon sont causés par des facteurs professionnels ou environnementaux.

Le cancer du poumon est en progression depuis plusieurs années et le pourcentage de non-fumeurs atteints a presque doublé en 20 ans, alertent des pneumologues français. Explications.

Au delà des chiffres, c'est l'inquiétude des médecins qui progresse. Réunis en congrès ce week-end à Lille, les pneumologues français ont alerté sur deux phénomènes concernant le cancer du poumon : le nombre grandissant de femmes en étant victimes et l'augmentation du nombre de non-fumeurs étant touchés. Concernant les femmes, c'est le tabagisme qui est en particulier responsable de l'augmentation du nombre de cas. Aux États-Unis, il s'agit de la première cause de mortalité par cancer chez les femmes et ce sera sans doute également le cas en France dans les années à venir.

Mais c'est un autre constat qui inquiète particulièrement les pneumologues français. Si une très grande majÉrité de ces cancers sont liés au tabac, de plus en plus de non-fumeurs sont touchés. En 2000, 7,2% des malades n'avaient jamais fumé, en 2010 ce pourcentage était de 10,9 % et il est passé à 12,6% en 2020.

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Pollution et amiante

Outre le facteur génétique, cette augmentation est liée en partie à la pollution de l'air. Selon la Fondation pour la recherche sur le cancer, "le lien entre la pollution de l'air et le cancer du poumon est bien établi : 6 à 11 % des décès par cancer du poumon seraient attribuables à l'exposition chronique aux particules fines". D'après la Ligue contre le cancer, "8 à 10 % des cancers du poumon sont causés par l'inhalation d'amiante, associée ou non au tabac." Très cancérigène, l'amiante est interdit en France seulement depuis le 1er janvier 1997.

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L'autre enseignement de cette étude est que ce cancer est très longtemps asymptomatique et les diagnostics sont établis trop tardivement. Dans plus de 60 % des cas, les cancers du poumons sont dépistés à des stades très avancés et il est trop tard pour les soigner. Lorsqu'il est pris en charge à un stade précoce avec une tumeur de moins d'un centimètre, les chances de survie à 5 ans sont de 90%.

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