Sous “la pression de la droite”, la présidente d’Harvard démissionne

Claudine Gay a annoncé mardi qu’elle quittait ses fonctions à la tête de l’université, après des accusations de plagiat et une audition tendue au Congrès sur la lutte contre l’antisémitisme dans les campus. Pour la presse américaine, sa démission est le résultat d’une campagne de pression menée par le camp conservateur.

Elle “aura effectué la présidence la plus courte” de l’histoire d’Harvard, “depuis la fondation” de la prestigieuse institution américaine “en 1636”, note le New York Times. Arrivée en juillet dernier à la tête de l’université, Claudine Gay a annoncé mardi 2 janvier démissionner, après des accusations de plagiat et une audition tendue au Congrès sur la lutte contre l’antisémitisme dans les campus.

Elle est la deuxième présidente d’une “institution de l’Ivy League”, - qui rassemble huit universités d’élite -, à quitter ses fonctions depuis le mois dernier, rappelle The Atlantic. En décembre, Elizabeth Magill, de l’université de Pennsylvanie, avait été la première à remettre sa démission face aux pressions. “Les deux cas ne sont toutefois pas aussi similaires qu’il y paraît au premier abord”, note le magazine américain. “Le départ de Magill découle directement des témoignages fragiles des présidentes d’universités devant le Congrès le 5 décembre sur l’antisémitisme et le conflit israélo-palestinien”.

Interrogées par les élus, Magill et Gay avaient refusé de répondre par “oui” ou “non” à la question d’une représentante républicaine, Elise Stefanik, leur demandant si le fait d’appeler au génocide des Juifs enfreignait le code de conduite de leurs universités, expliquant qu’elles devaient prendre en compte les clauses de protection de la liberté d’expression aux États-Unis. Leurs réponses, devenues virales, ont provoqué un tollé jusqu’à la Maison Blanche.

“Campagne de pression soutenue” à droite

Magill avait dû démissionner car “le conseil d’administration de Penn avait pris peur face aux pressions des donateurs et de la classe politique” à la suite de son témoignage, remarque The Atlantic. La “Harvard Corporation, un organisme équivalent,” a, elle, “reconnu que le témoignage de Gay s’était mal passé” tout en continuant néanmoins à défendre sa “liberté académique”.

Dans le cas de la présidente d’Harvard, “c’est l’écosystème médiatique conservateur qui lui a porté le coup fatal” en menant “une campagne de pression soutenue axée sur des allégations de plagiat” parues notamment dans la publication conservatrice The Washington Free Beacon, note Politico. Mardi, “la droite a reçu une forte dose de satisfaction en orchestrant le départ de la présidente d’université la plus influente du monde”, estime le magazine.

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