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Réforme des retraites : comment fonctionnent les "caisses de grève" ?

Vue de la place de la République, à Paris, le 19 janvier 2023, jour de la première grande grève contre la réforme des retraites (crédit : Reuters).
Vue de la place de la République, à Paris, le 19 janvier 2023, jour de la première grande grève contre la réforme des retraites (crédit : Reuters).

La journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites s’annonce massive mardi 31 janvier. Pour soutenir les grévistes qui perdent une part de salaire, les organisations syndicales ont mis en place des "caisses de grève".

Un mardi noir en vue. Les organisations syndicales ont appelé à une mobilisation massive ce 31 janvier pour protester contre le projet de loi de réforme des retraites. La première, le 19 janvier dernier, avait réuni entre 1,12 et 2 millions de personnes. Faire grève n’est pas neutre financièrement pour les participants qui perdent une journée de salaire. BFMTV, qui a fait les calculs en se basant sur les données de l’Insee de 2019, estime que sur une journée de sept heures, un salarié du privé perd environ 79,10 euros net, un ouvrier 82,60 euros et un cadre 193,20 euros.

Les organisations syndicales qui veulent inscrire le mouvement de protestation dans la durée ont mis en place des "caisses de grèves" pour soutenir les plus précaires. Leur montant et leur versement varient en fonction des organisations.

Une part des cotisations ou sous forme de don

La CFDT a créé une caisse spéciale depuis 1973. Elle est alimentée à hauteur de 8,6% des cotisations des adhérents, explique Jean-Michel Rousseau, en charge de la caisse nationale d'action syndicale à franceinfo. Son montant, qui s’élève à 141 millions d’euros, sert à indemniser les grévistes, mais aussi à la prise en charge des actions juridiques. L’indemnité est actuellement de 7,70 euros de l’heure sans jour de carence pour les adhérents et n’est versée qu’en cas de préavis déposé par le syndicat.

Du côté de Force Ouvrière, on parle de "fonds de solidarité de grève confédéral". Ouvert depuis 1948, il est alimenté par une "quote-part" de la cotisation des adhérents. Patrick Privat, le trésorier du syndicat, n’a pas souhaité indiquer le montant de cotisation ni celui de l’indemnisation. "Ça ne compense pas l'intégralité du salaire bien entendu", précise-t-il à franceinfo.

La CGT a, quant à elle, mis en place des "caisses de solidarité" activées en cas de "conflit important". Elles sont alimentées par les dons, et non par les cotisations des adhérents. La grande majorité des donateurs sont des particuliers. "On donne aux syndiqués, tous syndicats confondus et aux non-syndiqués", note Romain Altmann, secrétaire général d'Info-Com CGT qui précise que la majorité des demandes viennent des fédérations syndicales.

À titre d’exemple, une caisse créée par la CGT-Cheminots de Trappes (Yvelines) fin 2019 contre la réforme des retraites a permis de récolter 100 000 euros et d’indemniser les grévistes ayant fait la demande à hauteur de 2300 euros pour deux mois de mobilisation. Un coup de pouce financier qui leur a certainement permis de tenir la distance et d'obtenir gain de cause.

VIDÉO - Réforme des retraites : début des débats à l'Assemblée et nouvelle mobilisation dans la rue