Réforme des retraites : je bénéficie d'un régime spécial, qu'est-ce que ça change pour moi ?

Photo d'illustration (Photo by Alain JOCARD / AFP)
Photo d'illustration (Photo by Alain JOCARD / AFP)

Après la SNCF, c'est au tour de la RATP, de la Banque de France ou encore des employés de notaires de voir leur régimes spéciaux ciblés par la réforme des retraites.

Dans cette série d'articles, nous examinons les conséquences du projet de la réforme des retraites sur différents profils types de travailleurs. Ici, pour ceux qui bénéficient d'un régime spécial. Des changements peuvent toutefois avoir lieu dans le cadre de l'examen du projet de loi au Parlement.

Les régimes spéciaux sont l'une des cibles des gouvernements à chaque réforme des retraites. En 2018, c'est le régime spécial des cheminots de la SNCF qui était ciblé par le gouvernement, qui parvenait à mettre en place une clause du grand-père, c'est-à-dire que seuls les nouveaux entrants dans l'entreprise sont privés de ce régime spécial.

À LIRE AUSSI >> Réforme des retraites : je n'ai pas tous mes trimestres, qu'est-ce que ça change pour moi ?

Le 10 janvier, lors de la présentation de la réforme des retraites, Élisabeth Borne a annoncé la disparition de la quasi-totalité des régimes spéciaux restants. Ces régimes spéciaux, créés avant la seconde guerre mondiale "ne sont plus justifiés aux yeux des Français" et rendent le système de retraite "peu lisible, complexe et parfois injuste aux yeux des assurés", selon un dossier de presse du gouvernement, diffusé en marge de la conférence de presse de la Première ministre.

Les salariés en poste pas concernés

Si vous êtes salarié de la Banque de France, de la RATP ou encore du Cese, toutefois, pas d'inquiétude. Si la réforme "actera l'extinction des principaux régimes spéciaux", c'est là aussi la clause du grand-père qui s'appliquera.

À LIRE AUSSI >> Réforme des retraites : j'ai commencé à travailler à 18 ans, qu'est-ce que ça change pour moi ?

Cela signifie que les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières (qui regroupe près de 150 entreprises dont RTE, Engie ou Enedis,) à la Banque de France mais aussi les clercs, les employés de notaires et ceux du Conseil économique, social et environnemental (Cese) seront affiliées au régime général pour la retraite, à partir du 1er septembre 2023. Les salariés actuellement en poste ne sont donc pas concernés par la fin des régimes spéciaux.

Policier, pompiers, aides-soignants pourront toujours partir plus tôt

Si la plupart des régimes spéciaux sont voués à disparaitre, certains vont persister, ceux de l’Opéra de Paris, de la Comédie-Française et des marins pêcheurs ne seront pas modifiés, de même que les régimes autonomes dont bénéficient les avocats et les professions libérales.

S'il ne s'agit pas à proprement parler d'un régime spécial, militaires, gendarmes, douaniers, pompiers, policiers et aides-soignants possèdent un droit à un départ anticipé, compte tenu de leur "exposition aux risques", leur permettant de partir plus tôt à la retraite. S'ils conserveront ce droit, ils devront toutefois cotiser deux ans de plus et pourront faire valoir leurs droits à la retraite à 54 ou 59 ans selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.

PLUS D'ARTICLES SUR LA RÉFORME DES RETRAITES
Retraites : quand la France passait l’âge de départ de 65 à 60 ans
Retraites : quand les membres du gouvernement s'opposaient aux précédentes réformes

VIDÉO - Élisabeth Borne: "À compter du 1er septembre, l'âge légal de départ à la retraite sera relevé progressivement de 3 mois par an pour atteindre 64 ans en 2030"