Réformes des retraites : quelles autres solutions à part travailler plus longtemps ?

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D'autres scénarii que celui présenté par le gouvernement émergent pour trouver d'autres sources de financement pour le système des retraites.

Cotiser plus longtemps et relever l'âge légal de départ à la retraite, jusqu'à deux années au terme de la réforme, pour "sauver" le système des retraites. C'est l'argument martelé par l'exécutif pour tenter de convaincre les Français de la nécessite de la réforme des retraites, qui sera débattue à l'Assemblée début février.

Si plus de six Français sur dix estiment qu'une réforme est nécessaire, selon un sondage OpinionWay pour Les Échos et Radio classique, le relèvement de l'âge légal et l'allongement de la durée de cotisation sont très majoritairement rejetées. Seuls 32% sont d'accord avec le relèvement de l'âge légal, et 38% soutiennent l'allongement de la durée de cotisation.

  • Augmenter les cotisations retraite

Un constat qui fait émerger d'autres propositions pour aboutir au même financement pour "sauver" le système de retraites actuel. Parmi les plus abouties, celles d'augmenter le montant des cotisations retraite. Selon une enquête de l’Ifop pour le JDD, 59% des Français interrogés, des non-retraités, seraient prêts à payer davantage de cotisations sociales afin de partir moins tardivement en retraite.

Une proposition balayée par Bruno Le Maire, qui affirme ne pas vouloir "augmenter les impôts", mais portée par plusieurs députés d'opposition dont Aurélien Taché.

Un sujet sur lequel s'est penché l'économiste Michaël Zemmour dans le blog qu'il tient sur Alternatives Économiques. Pour parvenir à trouver les 12 milliards d'économies estimés par la réforme des retraites d'Emmanuel Macron sans décaler l'âge de départ ni la durée de cotisation, cela reviendrait, estime-t-il à cotiser 14 euros de plus par mois à partir de 2027 pour un salarié au Smic, et une hausse de 28 euros par mois pour un salarié au salaire médian, estimé actuellement à 2005 euros nets mensuels.

  • Augmenter les cotisations des employeurs

Un scénario qui retiendrait l'hypothèse que l’intégralité de la hausse de cotisation est supportée par les salariés et non par les employeurs. Augmenter la hausse de la cotisation des employeurs serait donc un levier pour diminuer l'effort sur les cotisations des salariés.

C'est notamment la proposition de François Bayrou, président du Modem et membre de la majorité. "Il ne s’agit pas de faire contribuer les patrons mais les entreprises, qui contribuent déjà pas mal. J’ai chiffré cet effort à environ 0,7% de la masse salariale, alors qu’elle va augmenter en moyenne de plus de 5%", argumentait-il sur LCI le 11 janvier dernier.

  • Augmenter les cotisations des hauts salaires

Une hypothèse balayée une nouvelle fois par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire sur France Info ce mercredi, qui brandit la menace d'une hausse du chômage, rappelant que le plein emploi était l'objectif du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.

Autre alternative présentée par l'économiste Michaël Zemmour, une augmentation des cotisations retraite des salariés touchant plus que le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 3 666 euros bruts mensuels. Objectif : faire peser l’effort sur les plus hauts salaires afin d’épargner le pouvoir d’achat des plus modestes.

  • Une taxe de 2% sur les milliardaires français

Parmi les autres pistes explorées par l'économiste Michaël Zemmour, l'abandon des exonérations sur les prélèvements sociaux dont bénéficient les salaires supérieurs à 2,5 Smic, ou encore soumettre l'épargne salariale à des contributions d'assurance vieillesse.

Enfin l'ONG Oxfam propose de son côté une solution pour ne pas décaler l'âge de départ à la retraite : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français, qui suffirait à financer le déficit selon les calculs de l'ONG.

  • Décaler à 63 ans et décorreler les pensions élevées de l'inflation

Parmi les autres propositions qui émergent dans le débat public, celle portée par le think tank Terra Nova, dans une note publiée le 22 décembre dernier. Elle propose de demander un effort qualifié de "raisonnable" aux actifs, retraités et entreprise : un report de l'âge légal à 63 ans, une revalorisation des pensions à un rythme inférieur à l'inflation pour les retraités qui touchent au moins 2 000 euros, et la suppression de certaines exonérations de cotisations accordées aux employeurs.

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