Rentrée scolaire: pourquoi les jeunes filles qui portent une abaya seront "accueillies" malgré l'interdiction

La clarification à quelques jours de la rentrée scolaire. Après l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires, le ministre de l'Éducation nationale a expliqué que les élèves concernées seraient bien "accueillies" au sein des collèges et des lycées.

"Très concrètement", si des "jeunes filles" se présentent avec cette longue robe, elles "seront accueillies", a avancé Gabriel Attal ce jeudi matin sur France inter.

"Dialoguer, faire de la pédagogie"

Avant d'ajouter: "il y aura un échange pour leur expliquer le sens de la règle (...) Dialoguer, faire de la pédagogie."

Après une circulaire de son prédécesseur Pap NDiaye qui interdisait le port de cette robe large si l'élève "manifestait ostensiblement une appartenance religieuse", le ministre à l'ascension fulgurante a clarifié les règles depuis sa nomination.

Peu importe l'intention avec laquelle est portée cette tenue - le conseil français du culte musulman évoque ainsi "un habit de mode"- elle sera désormais interdite. Le gouvernement y voit en effet "un habit religieux". La secrétaire d'État à la citoyenneté, Sonia Backès, a également décrit une tenue qui porte "atteinte aux valeurs de la République" sur BFMTV.

L'obligation légale d'une discussion avec les familles

En rappelant l'obligation des proviseurs à accueillir les jeunes filles qui portent l'abaya, Gabriel Attal met ses pas dans la la loi de 2004. La législation qui prohibe le port de toute "tenue par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse" rappelle qu'avant toute "mise en œuvre d'une procédure disciplinaire" qui peut mener à l'exclusion d'un élève, est lancé "un dialogue". L'instruction est par ailleurs obligatoire jusqu'à 16 ans révolu.

Dans certains établissements, "vous pouvez avoir plusieurs dizaines de personnes qui sont concernées" par cette interdiction, a encore avancé Gabriel Attal. De quoi pousser le gouvernement à envoyer une note aux chefs d'établissement dès ce jeudi "pour faire ce travail de médiation" avec les élèves concernées.

Un courrier envoyé aux parents

À la veille de la pré-rentrée des professeurs, ce courrier donnera "un certain de pistes, de guides pour faire ce travail d'échanges". Un modèle de courrier type à "destination des familles concernées" sera également envoyé aux proviseurs. "Derrière l'abaya", il y a "des familles, des êtres humains", a encore insisté le trentenaire.

La France insoumise a déjà annoncé vouloir saisir le Conseil d'État pour contester cette interdiction en arguant que la connotation religieuse de l'abaya n'a rien d'évident. Pour convaincre les Sages, charge à Gabriel Attal de convaincre les Sages que le port de cette robe tombe sous le coup de la loi qui interdit les signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires. La manœuvre n'aura rien d'évident, ont déjà jugé plusieurs constitutionnalistes.

Article original publié sur BFMTV.com