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Sébastien Lecornu « réfute » les accusations de « prise illégale d’intérêts »

« Je suis à disposition de la justice. Je suis membre du gouvernement et je suis un justiciable comme les autres », a notamment déclaré le ministre des Armées.

JUSTICE - Il « réserve » ses explications à la justice, mais réfute les accusations à son encontre. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, est visé par une enquête du Parquet national financier (PNF) pour des faits présumés de « prise illégale d’intérêts » depuis janvier 2021. Ce mercredi 22 février, il a répondu aux questions de Franceinfo et balayé ces accusations, alors qu’il est mis en cause dans cette procédure, selon des informations de Libération publiées ce mercredi.

Pour rappel, cette enquête a été ouverte en mars 2019 des chefs de « prise illégale d’intérêts » et d’« omission de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ». Elle a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Libération révélait en 2021 que c’est à la suite d’un courrier anonyme que l’affaire a démarré. Dans cette lettre, l’auteur expliquait avoir décelé une situation de conflits d’intérêts impliquant Sébastien Lecornu, du temps où il était président du conseil départemental de l’Eure.

« Le conseil départemental était actionnaire, donc nous étions dans le rôle habituel et normal qu’un président de département soit dans ce conseil d’administration », assure ce 22 février le ministre des armées.

« J’ai réservé mes explications à la justice, et je réfute évidemment les accusations.
C’est le PNF qui doit répondre
[ sur la tenue d’un procès ], moi je suis à disposition de la justice. Je suis membre du gouvernement et je suis un justiciable comme les autres. », a-t-il conclu.

Poursuivre une « pratique historique »

Entre la mi-2016 et la fin 2017, l’actuel ministre occupait le siège de président de son département tout en siégeant au conseil d’administration de la Société d’autoroutes Paris-Normandie (SAPN), activité pour laquelle il percevait des « jetons de présence », dont le montant avait été communiqué à la HATVP en 2017 au moment de sa nomination au gouvernement en tant que secrétaire d’État : 7874 euros brut. Or ce qui interpelle, c’est que tout en siégeant au conseil d’administration de cette société privée, Sébastien Lecornu a fait adopter par son département plusieurs délibérations impliquant la SAPN.

Parmi ces décisions, un dossier de concession autoroutière et des conventions pour des aménagements routiers. Sollicité par l’AFP, le cabinet du ministre a indiqué que « ce mandat a été exercé par Sébastien Lecornu de façon totalement transparente, faisant l’objet des publications légales classiques et d’une déclaration à la HATVP ». Toujours selon son entourage cité par l’agence de presse, « Sébastien Lecornu a tout simplement poursuivi une pratique historique, à la suite de son élection, en siégeant pendant un an au sein du Conseil de SAPN ».

Cette enquête n’a pas empêché Macron de nommer Sébastien Lecornu ministre en mai 2022.

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