Des scientifiques parviennent à créer des embryons mi-singes, mi-humains

Une équipe de scientifiques a réussi à créer des embryons hybrides entre le macaque et l'être humain

Une équipe internationale de généticiens a réalisé cette grande première dans le cadre de recherches sur les cellules-souches et leur potentielle utilisation pour générer des organes destinés à des transplantations.

Une première scientifique digne d'un film de science-fiction. Une équipe composée de chercheurs internationaux est récemment parvenue à combiner les ADN de l'être humain et du macaque pour créer des embryons hybrides relativement viables. Il pourrait s'agir là d'une avancée majeure dans le domaine des cellules souches et de leur utilisation médicale.

D'après le média numérique Ulyces, l'objectif de cette recherche est en effet de trouver des moyens de créer des organes utilisables pour des transplantations et ainsi d'aider à combler le déficit important entre le nombre d'organes nécessités pour des greffes chaque année à travers le monde et le nombre d'organes disponibles. "Je ne vois pas de problème éthique dans ce type de recherche, elle vise de nobles objectifs humanitaires", juge ainsi Insoo Hyun, bioéthicien à l'université de Harvard, cité par NPR.

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La combinaison de l'ADN humain avec celui du singe a fonctionné pour 103 des 132 embryons

Après quelques expériences de combinaison de cellules humaines avec celles d'autres mammifères (mouton, porc), les chercheurs se sont attelés à mélanger l'ADN humain à celui d'une espèce animale encore plus proche de la nôtre sur le plan génétique, le macaque. Comme l'explique Ulyces, les scientifique ont injecté 25 cellules-souches humaines dans 132 embryons de singes âgés de six jours et ont ensuite observé l'évolution de cette association.

Les résultats sont plutôt prometteurs, puisqu'au bout de dix jours, "103 embryons chimériques", c'est-à-dire hybrides entre le macaque et l'être humain, s'étaient formés. Ulyces précise cependant que neuf jours plus tard, seuls trois de ces embryons étaient encore en vie. L'évolution de ces trois embryons a ensuite été arrêtée artificiellement au terme de l'expérience.

Une avancée médicale majeure ?

"Notre objectif n’est pas de générer un nouvel organisme, ni un monstre, rappelle ainsi Juan Carlos Izpisua Belmonte, l'un des généticiens coauteurs de l'étude. Et nous ne faisons rien de tel. Nous essayons de comprendre comment les cellules de différents organismes communiquent entre elles." En l'occurrence, les chercheurs considèrent que la facilité avec laquelle les cellules souches humaines se sont intégrées à leur nouvel environnement pourrait mener à une avancée médicale majeure.

L'idée est ainsi de se servir de cette expérience pour être en mesure de produire à terme des organes humains en laboratoire en utilisant comme hôte l'organisme d'autres mammifères. "Les connaissances accumulées au cours de cette expérience sur les embryons de macaques nous permettront de revenir en arrière et d’essayer de repenser ces voies qui permettent un développement approprié des cellules humaines chez d'autres animaux", explique ainsi le professeur Belmonte, cité par NPR.

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