Smartphone confisqué, brigades : ce qu'envisage Gabriel Attal pour lutter contre le harcèlement scolaire

Le ministre de l'Éducation nationale envisage notamment d'instaurer des brigades anti-harcèlement dans les établissements et des couvre-feux numériques pour prévenir le harcèlement scolaire.

De premières pistes. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal disait vouloir créer un "électrochoc à tous les niveaux" sur la question du harcèlement scolaire, alors que la question de sa gestion secoue actuellement le ministère, notamment après le suicide du jeune Nicolas, 15 ans, dans les Yvelines.

Il propose désormais une série de mesures issues du "plan interministériel" contre le harcèlement scolaire prévu pour le 27 septembre, révélées par Le Parisien ce vendredi et que BFMTV est en mesure de confirmer.

• Faciliter le contrôle de la "majorité numérique"

Le ministre veut d'abord agir sur la question du cyberharcèlement en facilitant les contrôles portant sur "la majorité numérique" des internautes. L'objectif de Gabriel Attal est que les jeunes de moins de 15 ans ne puissent plus s'inscrire sur les réseaux sociaux, comme l'impose déjà la loi Marcangeli, votée cet été, mais pas toujours respectée.

Pour y arriver, le ministre entend s'appuyer sur ÉduConnect, cette plate-forme numérique de l'Éducation nationale accompagnant tous les élèves dans leur scolarité et déjà utilisé par les adolescents pour recevoir leur Pass Culture.

• Une confiscation systématique du smartphone pour les auteurs présumés

Toujours sur la question de la protection numérique, le ministre veut se montrer ferme avec les élèves reconnus comme auteurs de cyberharcèlement. Selon les mesures envisagées par le ministre, en cas de cyberharcèlement grave, donnant lieu à une saisine du juge des enfants, l'élève concerné se verrait confisquer son téléphone.

Une façon d'agir encore plus rapidement, alors qu'un projet de loi, défendu par le ministre délégué chargé de la transition numérique Jean-Noël Barrot, prévoit de bannir des réseaux sociaux les auteurs de harcèlement pendant 6 mois, mais uniquement une fois la condamnation établie. La durée grimperait à 12 mois en cas de récidive.

• Un couvre-feu numérique, par exemple entre 18h et 8h du matin

Autre façon de limiter l'accès des jeunes aux réseaux sociaux, Gabriel Attal veut imposer un couvre-feu numérique en interdisant l'accès à Internet, par exemple de 18h à 8h du matin, aux adolescents soupçonnés d'être à l'origine de cyberharcèlement.

Cette mesure serait mise en place en début de procédure judiciaire par un juge des enfants, sur le modèle de l'interdiction d'aller et venir dans la rue sans un parent.

Si les actes de cyberharcèlement se poursuivent, l'absence de respect du couvre-feu numérique imposé constituerait une circonstance aggravante pour le jeune concerné. Le ministère compte ici sur le soutien des parents, chargés de surveiller que l'enfant respecte l'interdiction prononcée.

• Des brigades anti-harcèlement

Enfin, Gabriel Attal veut créer des brigades anti-harcèlement dans chaque académie, sur le modèle des équipes "Valeurs de la République", qui interviennent dans les établissements scolaires pour veiller au respect de la laïcité.

Ces nouvelles brigades devraient être composées de fonctionnaires de l'Éducation nationale ayant été formés à lutter contre le harcèlement scolaire. Il pourra s'agir aussi d'inspecteurs que de psychologues ou de contractuels ayant déjà oeuvré dans le domaine.

Article original publié sur BFMTV.com

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