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Sommet du G20 : Volodymyr Zelensky appelle à mettre fin à la "guerre destructrice" menée par Moscou

Sommet du G20 : Volodymyr Zelensky appelle à mettre fin à la "guerre destructrice" menée par Moscou

Malgré les divisions entre les pays face à l'invasion de l'Ukraine, la pression s'est accentuée sur la Russie mardi au sommet des grandes économies du G20 pour qu'elle mette fin à une guerre au coût considérable.

L'invasion de l'Ukraine ne figure pas à l'agenda officiel du G20 mais domine la réunion et expose les divisions entre les Occidentaux soutenant Kyiv et d'autres pays, Chine en tête, qui refusent de condamner Moscou.

Ce mardi, lors d'une intervention en visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les pays membres du G20 à mettre un terme à "la guerre destructrice" de la Russie.

"Nous ne donnerons pas à la Russie (la chance) d'attendre, de reconstituer ses forces, puis de déclencher une nouvelle vague de terreur et de déstabilisation mondiale. Je suis convaincu qu'il est temps à présent que la guerre destructrice de la Russie s'arrête", a déclaré le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky a également évoqué la question des prisonniers de guerre. Le dirigeant ukrainien a demandé l'échange de tous les prisonniers avec la Russie, mais également critiqué l'action de la Croix Rouge, qu'il juge insuffisante.

"Je dois reconnaître que nous n'avons pas trouvé le soutien nécessaire auprès de la Croix-Rouge. Nous constatons qu'ils ne sont pas pleinement engagés pour obtenir l'accès aux camps de prisonniers où sont détenus les Ukrainiens et les prisonniers politiques ni pour nous aider à retrouver les Ukrainiens déportés. Nous ne pouvons pas attendre. Nous devons avoir un modèle unique et réaliste pour la libération et l'échange de prisonniers, mais aussi pour la libération de tous les enfants et adultes qui ont été déportés en Russie", a expliqué Volodymyr Zelensky.

Moscou juge "irréalistes" les conditions de Kyiv pour entamer des négociations

Lorsque le dirigeant ukrainien s'exprimait, le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov était présent dans la salle. Le ministre russe qui représente Vladimir Poutine au G20, a jugé "irréalistes" les conditions de Kyiv pour entamer des négociations pour la paix.

"Tous les problèmes proviennent de la partie ukrainienne qui refuse catégoriquement des négociations et avance des revendications manifestement irréalistes", a-t-il déclaré, disant l'avoir signifié au président français Emmanuel Macron avec qui il s'est entretenu au G20. M. Lavrov a également indiqué à la presse avoir rencontré l'Allemand Olaf Scholz.

La position de Pékin

Hôte de l'événement, le président indonésien Joko Widodo avait aussi appelé dans son discours d'ouverture à "mettre fin à la guerre": "Nous ne devons pas diviser le monde en plusieurs camps. Nous ne devons pas laisser le monde basculer dans une nouvelle Guerre froide".

Tous les regards sont tournés vers la Chine, grande puissance dont le président Xi Jinping s'est encore rapproché de Vladimir Poutine à la veille de la guerre, formant un front commun contre ce qu'ils décrivent comme les volontés hégémoniques occidentales.

Pékin a refusé de condamner l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.

A la tribune du G20, Xi Jinping a appelé à s'opposer fermement à une "instrumentalisation" des produits alimentaires et de l'énergie, dans une critique voilée à son allié russe.

Il n'a cependant pas épargné les Occidentaux, réclamant la levée des sanctions, telles celles visant la Russie, ou leur demandant d'en faire plus pour limiter les effets des hausses des taux d'intérêt mises en oeuvre ces dernières semaines face à l'envolée des prix.

Lundi, le président américain Joe Biden, lors de son premier face-à-face avec Xi Jinping depuis son élection, avait obtenu l'accord de son homologue chinois sur le rejet de tout recours à l'arme nucléaire en Ukraine, repris dans le projet de communiqué.