Publicité

Sur TF1, Élisabeth Borne joue la continuité avec le quinquennat précédent

Sur TF1, Élisabeth Borne joue la continuité avec le quinquennat précédent

Pour sa première interview après l'annonce du gouvernement, la Première ministre s'est placée dans la droite lignée d'Édouard Philippe et Jean Castex, ses prédécesseurs à Matignon.

POLITIQUE - Rien ne change, ou presque. Ce vendredi 20 mai, après l’annonce de la composition du gouvernement d’Élisabeth Borne, nommée à Matignon en début de semaine, la nouvelle Première ministre était au journal télévisé de TF1 pour évoquer son équipe et les défis qui l’attendent.

Un dossier qu’elle a abordé en multipliant les références au premier quinquennat d’Emmanuel Macron, réélu le 24 avril dernier face à Marine Le Pen. Ainsi, la nouvelle locataire de Matignon s’est placée dans la droite lignée d’Édouard Philippe et de Jean Castex, ses deux prédécesseurs au poste de Premier ministre, qui ont tous deux dirigé des gouvernements dont elle faisait partie. Au sujet du dernier occupant du poste, elle s’est même positionnée dans une forme de filiation, expliquant être “très en phase avec Jean Castex, par exemple sur l’importance du dialogue social”.

Une manière de dire que les cinq années qui s’annoncent poursuivront l’action engagée par Emmanuel Macron depuis son accession à l’Élysée en 2017. Impossible à cet égard de ne pas rappeler que treize membres du gouvernement annoncé ce vendredi étaient déjà en poste avant la présidentielle, dont certains avec l’exact même rôle: Bruno Le Maire à l’Économie, Gérald Darmanin à l’Intérieur ou Éric Dupond-Moretti comme garde des Sceaux pour ne citer qu’eux.

Faire du neuf avec du vieux

Même quand elle a évoqué les nouveaux entrants, Élisabeth Borne a insisté sur le fait qu’ils étaient “convaincus” par la politique déjà engagée par Emmanuel Macron.

Et de défendre, en vrac au cours de son passage sur TF1, plusieurs lois et dispositifs mis en place par ses prédécesseurs, qui devront trouver une continuité avec la nouvelle équipe: le service civique comme moyen d’offrir une alternative à des jeunes qui “décrochent”, le “bouclier tarifaire” pour faire face à la flambée des prix de l’énergie, la “prime Macron” censée garantir le pouvoir d’achat des Français, les promesses de Jean-Michel Blanquer en matière d’éducation (alors même que Pap Ndiaye, qui lui succède rue de Grenelle, n’est absolument pas dans la même famille idéologique) etc.

Et même sur la question de l’écologie, un dossier sur lequel Emmanuel Macron et ses ministres n’ont cessé d’être tancés pendant cinq ans, au point d’être condamnés en justice pour inaction climatique, c’est en parlant de continuité qu’Élisabeth Borne a cherché à convaincre.

Car si la Première ministre hérite pour la première fois d’un portefeuille complémentaire en plus de diriger le gouvernement, la transition écologique, c’est au côté de deux habituées des ministères sous Macron qu’elle est censée porter ce combat. Amélie de Montchalin, “qui doit mettre en œuvre la politique du gouvernement dans les territoires avec les élus”, et Agnès Pannier-Runacher, qui s’occupera en priorité des questions d’énergies, notamment en matière de renouvelables.

Reste désormais à savoir si Élisabeth Borne pourra mener cet agenda de continuité dans les cinq années à venir. Car les 12 et 19 juin prochains, elle est également candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription du Calvados. Et on imagine que comme en 2017, il sera difficile pour un ministre battu de rester en poste au soir du second tour, si tant est que le camp présidentiel soit majoritaire à l’Assemblée.

À voir également sur le HuffPost: Mélenchon fustige le nouveau gouvernement mais épargne Ndiaye

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

VIDÉO - Gouvernement d'Elisabeth Borne : le changement dans la continuité

LIRE AUSSI: