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Un islamiste voulait recruter une "armée d'enfants" à Londres

LONDRES (Reuters) - Un Britannique de 25 ans, partisan du groupe Etat islamique (EI), a été reconnu coupable vendredi d'avoir préparé des attentats terroristes à Londres et tenté de recruter des enfants d'une école musulmane pour en faire une "armée" de djihadistes.

Umar Haque, sous couvert de cours de religion qu'il n'était pourtant pas habilité à donner, a fait voir aux enfants, âgés de 11 à 14 ans, des vidéos de décapitations et d'autres films de propagande djihadiste très violents.

"Son projet était de créer une armée d'enfants pour participer à de nombreuses attaques terroristes à Londres", a déclaré Dean Haydon, chef de l'unité antiterroriste de la police londonienne.

Umar Haque a tenté de recruter à cette fin 110 enfants dans une petite école coranique privée, la Lanterne de la Connaissance, ainsi que dans une médersa - école coranique - liée à la mosquée de Ripple Road, dans l'est de la capitale britannique.

Sur ce total, 35 enfants sont actuellement suivis par les services sociaux et les autorités.

Six d'entre eux ont témoigné au procès de Haque, qui voulait notamment attaquer des cibles symboliques comme la tour de Big Ben, des soldats de la Garde, un grand centre commercial, des banques ou les bureaux d'organes de presse, a précisé le parquet.

Umar Haque avait décidé de passer à l'action après l'attentat de mars 2017 sur le pont de Westminster, quand Khalid Masood avait lancé sa voiture sur des piétons, tuant quatre personnes, avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement.

Haque a également eu des discussions avec un de ses collègues de la mosquée, Abuthaher Mamun, 19 ans, sur les moyens de mener un attentat en utilisant une voiture piégée.

Il avait forcé ses petits élèves à "rejouer" l'attentat du pont de Westminster.

"Il voulait préparer les enfants au martyre", a déclaré Dean Haydon, ajoutant que les élèves étaient "tétanisés par la peur", n'osant rien avouer aux autres professeurs ou à leurs parents car Haque les avaient menacés.

Le tribunal d'Old Bailey annoncera ultérieurement les peines contre Haque, Mamun et un homme de 27 ans, Muhammad Abid, accusé de complicité.

(Michael Holden, Guy Kerivel pour le service français)