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Les véhicules électriques émettent plus de particules fines qu'on ne le pense

Photo d'illustration (Photo by Tobias SCHWARZ / AFP)

Pourtant, le recours aux véhicules électriques est prôné par les autorités pour améliorer la qualité de l'air.

C'est LA solution prônée pour lutter contre la pollution de l'air, particulièrement dans les grandes agglomérations : le recours aux véhicules électriques. Au point que le gouvernement a mis en place une aide afin de financer l'achat d'un véhicule électrique, plus cher qu'un véhicule thermique, et qui peut atteindre 5 000 euros.

Pourtant, un rapport de l'Ademe nuance les avantages de l'électrique sur la qualité de l'air. L'étude, publiée fin avril, montre les limites du recours à l'électrique dans la lutte contre la pollution de l'air. Si les véhicules électriques n’émettent ni oxydes d’azote, ni dioxyde de carbone, ni composés organiques volatiles, contrairement aux véhicules thermiques, ils émettent en revanche une quantité importante de particules fines.

L'impact du frottement des pneus sur la route

Pourquoi ? Parce que ces véhicules électriques sont plus lourds que les véhicules thermiques, en raison du poids des batteries. À cause de ce poids plus important, les pneus chaussés sur ces véhicules sont plus larges.Lorsque le véhicule est en mouvement, le frottement sur la route de ces pneus plus larges émet davantage de particules fines que les pneus plus étroits, en raison d'une zone de contact plus importantes.

Or, écrit l'Ademe, "les émissions de particules hors échappement provenant de l’abrasion des freins, des pneumatiques et des chaussées deviennent prépondérantes par rapport aux émissions à l’échappement des véhicules essence et Diesel équipés d’un filtre à particules, au point de représenter plus de la moitié des particules générées par le trafic routier en Europe", d’après le Joint Research Centre (JRC) de la Commission Européenne.

La pollution émise hors échappement est majoritaire

Une tendance qui va même s’accentuer à l'avenir "si aucune réglementation sur les émissions de particules de frein ou de pneus n’est mise en place", poursuit l'Ademe. Dans le détail, avec le freinage régénératif, les véhicules électriques émettent moins de particules issues du système de freinage que les véhicules à motorisation thermique (3% des particules fines hors échappement émises par un véhicule électrique proviennent du freinage et 25% dans le cas d’un véhicule thermique).

Concernant l'émission due au contact entre les pneus et la chaussée, elles représentent 61% des particules fines hors échappement pour un véhicule électrique, contre 47% pour un véhicule thermique. Enfin, celles issues des remises en suspension représentent 36% des particules fines hors échappement pour un véhicule électrique, contre 28% pour un véhicule thermique.

Un appel à ne pas tout miser sur l'électrique

Des observations qui poussent l'Ademe à écrire que "les études récentes ne montrent pas un écart significatif d’émissions totales de particules entre les véhicules électriques à forte autonomie et les véhicules thermiques neufs actuels, qui n’émettent quasiment plus de particules à l’échappement", grâce aux filtres à particules.

Fort de ces constats, l'Ademe invite à ne pas tout miser sur les véhicules électriques pour réduire la pollution de l'air, mais d'y associer "d’autres pratiques (...) comme l'allégement des véhicules, le développement de l’éco-conduite et des modes actifs…".

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