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Mort de Victorine Dartois : ce que l'on sait de Ludovic Bertin, le suspect interpellé

Mort de Victorine Dartois : ce que l'on sait de Ludovic Bertin, le suspect interpellé

À la fin du mois de septembre le corps sans vie de Victorine Dartois était retrouvé dans un ruisseau à Villefontaine (Isère), deux jours après sa disparition. Ce mardi 13 octobre, un homme a été interpellé et serait passé aux aveux. Que sait-on sur cette affaire ?

La triste nouvelle a été annoncée lundi 28 septembre. Depuis le samedi soir, plus personne n’avait de nouvelles de Victorine Dartois, une jeune femme de 18 ans. Ce n’est que deux jours plus tard, grâce à l’important dispositif de recherche mis en place, que son corps sans vie a été retrouvé “immergé dans un ruisseau”, dans un endroit “difficilement accessible” à Villefontaine (Isère). Du dernier signe de vie de Victorine aux aveux du meurtrier, Yahoo Actualités fait le point sur l’avancée de l’enquête.

La disparition

Le jour de sa disparation, en fin d’après-midi, la jeune femme tout juste majeure part faire des courses à Villefontaine. Sur le chemin du retour elle appelle sa sœur aux alentours de 19 heures pour lui signaler qu’elle a loupé le bus pour rentrer chez elle et qu’elle rentre donc à pied. “Elle en avait à peine pour un quart d'heure. Elle a l’habitude de ce chemin”, a déclaré Sylvie Dartois, sa mère, au Parisien. Mais à partir de ce moment, Victorine ne donnera plus aucun signe de vie.

Aux alentours de 21h30 la famille donne l’alerte aux autorités et sa sœur aînée partage un message sur les réseaux sociaux avec une description de sa petite sœur, tout en indiquant qu’il “ne s’agit pas d’une fugue, ce n’est absolument pas son genre”. “Il n’y avait pas de malaise, elle n’avait pas eu de problème dans sa journée. Ça ne ressemble pas à une fugue”, a par la suite confirmé la procureure Audrey Quey. Une enquête pour “disparition inquiétante” est alors ouverte.

De gros moyens de recherches mis en place

La disparition a rapidement été prise très au sérieux et d’importants moyens de recherche ont été mis en place dès le lendemain. Un hélicoptère, une brigade cynophile, des plongeurs et techniciens d’investigation subaquatique, 130 militaires et 80 enquêteurs de la section criminelle de Grenoble ont été déployés pour chercher Victorine. En parallèle, une battue qui a ramené environ 350 volontaires a été organisée par la famille. Des investigations techniques sont également menées sur la téléphonie et les bandes de vidéosurveillance depuis dimanche, tandis que les enquêteurs procèdent à des auditions.

Ce n’est que le lundi matin que les recherches ont permis d’aboutir à des premiers éléments de réponse. Un chien spécialisé a dans un premier temps retrouvé les chaussures et le sac à main de la jeune fille avant de mener son maître-chien vers un corps inanimé qui se trouvait dans l’étang Saint-Bonnet, non-loin du lieu de la disparition.

Morte par noyade “avec intervention d’un tiers”

Plusieurs heures après la macabre découverte, la procureure annonce qu’il s’agit bien du corps de Victorine Dartois, mais indique qu’il est encore trop tôt pour déterminer la date et la cause du décès. En effet, le médecin légiste n’a dans un premier temps pas pu identifier les causes du décès sur le corps immergé, mais “tout laisse à penser qu’il ne s’agit pas d’un accident”, selon Audrey Quey.

Une hypothèse confirmée par l’autopsie effectuée mercredi dernier qui révèle que la jeune fille est morte par noyade “avec intervention d’un tiers” puisque “de multiples ecchymoses internes” ont été retrouvées sur son corps. Toujours selon cette autopsie, Victorine n’aurait pas subi d’agression sexuelle.

Un homme de 25 ans interpellé

Sa tante Patricia, interrogée par RTL juste après la découverte évoquait une agression à l’encontre de sa nièce : “Je suis sans mot. C’est une situation dramatique, je ne comprends pas qu’on puisse agir de la sorte. J’espère qu’ils arrêteront celui ou ceux qui lui ont enlevé la vie et qui ont brisé toute une famille. Pourquoi et qui a fait ça ? Elle avait 18 ans, qu’est-ce que vous voulez dire de plus. C’est affreux. Elle a rencontré sur son chemin quelqu’un qui ne fallait pas”.

Décrite comme une fille “gentille, joyeuse, agréable, très appréciée par tout le monde et qui n’a jamais eu de soucis avec personne”, Victorine a effectivement été agressée et tuée. Mardi 13 octobre, un homme de 25 ans a été interpellé par le GIGN et placé en garde à vue “dans le cadre de la procédure d’instruction pour enlèvement/séquestration et meurtre” et une perquisition a été menée à son domicile. Suite à son arrestation, l’homme aurait rapidement reconnu le meurtre de la jeune fille, d’après les informations de BFM TV. Selon le Parisien, c’est le témoignage d’un tiers ayant aperçu l’homme sur les lieux du drame qui aurait mis les policiers sur cette piste.

Un petit caïd de quartier

Âgé de 25 ans, le meurtrier présumé s’appelle Ludovic Bertin. Il avait déjà été condamné une dizaine de fois pour des délits liés aux stupéfiants, à des vols ou encore pour des faits de violence ou de port d’arme, mais ses peines de prison avaient toujours été aménagées. Le jeune homme a une réputation de petit caïd de quartier qu’il affichait clairement sur les réseaux sociaux, comme le souligne l’Est républicain. Toujours selon le quotidien, qui s’appuie sur les témoignages de ses proches, l’homme s’était pourtant assagi depuis qu’il avait lancé son entreprise de livraison et qu’il était devenu père.

Suite à sa garde à vue de 48 heures, il a été mis en examen pour “meurtre précédé d’une tentative de viol” et risque donc la réclusion criminelle à perpétuité. Placé depuis jeudi soir en détention provisoire, Ludovic Bertin ne connaissait pas Victorine mais habitait dans le quartier des Fougères, juste à côté du domicile de la famille Dartois.

Sa version contestée par les enquêteurs et la famille

Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir étranglé la jeune fille alors qu’il l’avait croisée “par hasard” lors de son jogging. Il a déclaré aux enquêteurs avoir bousculé involontairement l’étudiante en courant et une dispute aurait alors éclaté. Il aurait alors “très rapidement paniqué et saisi à deux reprises Victorine par le cou en serrant très fort” d’après le procureur adjoint de Grenoble, Boris Duffau. L’autopsie confirme ces traces d’étranglement au niveau du cou de la victime qui serait néanmoins décédée par noyade.

Le père de famille aurait par la suite déposé le corps de la victime dans le ruisseau difficile d’accès pour dissimuler le corps mais nie fermement avoir tenté de violer la jeune fille. Une version dont doutent les enquêteurs et le parquet, la victime ayant été retrouvée morte sans son pantalon qui était déposé à côté du corps. Décrite comme une fille gentille et jamais dans l’agressivité et la violence, la famille Dartois ne croit pas non plus la version de Ludovic Bertin.

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