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"Ta vie ne tient qu’à un fil" : des manifestants interpellés par la BRAV-M évoquent des violences et intimidations

Deux manifestants, qui figurent sur l'enregistrement qui met gravement en cause les policiers de cette unité, témoignent des insultes et des violences dont ils ont été victimes en marge d'un rassemblement organisé le 20 mars dernier.

Les BRAV-M dans l'œil du cyclone. Vendredi soir, le préfet de police Laurent Nuñez a annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la diffusion d'un enregistrement audio, obtenu par Le Monde et Loopsider, dans lequel on entend des policiers, présentés comme des membres de l'unité, tenir des propos insultants et humiliants envers sept jeunes manifestants qu'ils venaient d'interpeller.

Insultes et humiliations

Auprès de BFMTV, deux de ces manifestants, interpellés en marge d'un cortège parisien du 20 mars dernier, se souviennent de la violence de leur arrestation et des multiples humiliations dont ils ont été victimes dans les minutes qui ont suivi.

"Il m’a attrapé vers les parties génitales et il m’a dit ‘t’as pas de couilles’, il a commencé à m’insulter tout de suite", détaille Souleyman Adoum, étudiant tchadien en France.

Selon lui, les insultes à caractère raciste ont également été proférées par les policiers. "Ils ont pris ma pièce d’identité, ‘tu viens d’où? T’es venu à la nage? En bateau? Tu t’es accroché sur les ailes de l’avion?’ Je me sens agressé, humilié et menacé aussi, ils savent mon adresse, ils m’ont dit qu’ils vont passer", ajoute Souleyman.

Également interpellée ce jour-là, Salomé rapporte également une scène émaillée d'actes volents et d'insultes. "J’entends la Brav arriver derrière moi, il y a une vingtaine de motards, je me rends mains en l’air, il me balaie, je tombe dos contre les pavés, ils me menottent. J’entends un ‘connasse’, je dis ‘comment?’ On me dit ‘ta gueule’", dit-elle, toujours auprès de BFMTV.

"Ça a été intimidations sur intimidations, ‘ta vie ne tient qu’à un fil’, quand j’ai donné mon nom, quelqu’un a réagi car il est d’origine hébraïque, en disant ‘ça va nous causer des ennuis ça’", ajoute Salomé.

Plusieurs enquêtes ouvertes

Samedi, le préfet de police, malgré sa saisine de l'IGPN, a indiqué que le démantèlement de la BRAV-M n'est "évidemment pas à l'ordre du jour".

"Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité", a déclaré le préfet sur France Info.

En outre, deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes cette semaine et confiées à l'IGPN à la suite de deux plaintes visant des policiers de la BRAV-M.

La première a été déposée par une femme qui reçu un coup de matraque le 18 mars de la part d'un policier casqué, alors qu'elle semblait immobile, coincée contre un mur avec d'autres personnes dans le quartier de Châtelet, selon une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux. La seconde concerne le coup de poing asséné par un policier au visage d'un manifestant lundi soir, capté par une vidéo largement relayée sur internet.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - BRAV-M: l'IGPN saisie après la révélation d'enregistrements sonores choquants