Vives tensions après la capture par Moscou de trois navires ukrainiens

“La tension monte dans la mer d’Azov”, observe Gazeta.ru. Dimanche, la Russie a confirmé avoir arraisonné deux navires et un remorqueur ukrainiens qui tentaient d’entrer depuis la mer Noire dans le détroit de Kertch, marquant l’accès à la mer d’Azov.

C’est une zone particulièrement sensible pour Kiev et Moscou : la mer d’Azov est située entre la Crimée, annexée en 2014 par Moscou, et l’est de l’Ukraine, où fait rage une guerre avec les séparatistes prorusses.

Pour l’agence officielle russe Ria Novosti, les navires ukrainiens “ont mené une série de provocations” et ont “violé la frontière russe”. La Russie a reconnu que “des armes avaient été utilisées” pour arrêter les navires et que l’opération avait fait plusieurs blessés. Après l’incident, Moscou a fermé le détroit jusqu’à nouvel ordre.

Selon The Moscow Times, citant les autorités russes, “les navires ukrainiens ont opéré des manœuvres dangereuses” avec pour “objectif d’attiser les tensions”, et “les gardes frontières russes ont accusé l’Ukraine de ne pas les avoir informés du trajet en amont”.

Kiev dément ces affirmations, comme le relève la chaîne ukrainienne Espreso TV. L’armée ukrainienne a affirmé que l’itinéraire des deux vedettes et du remorqueur, du port d’Odessa au port de Marioupol, “était prévu”. Elle assure par ailleurs que les navires “ont informé la partie adverse de leurs intentions, conformément aux normes internationales”.

Escalade

Après l’incident, les parlementaires ukrainiens ont immédiatement convoqué “une session extraordinaire, le 26 novembre, pour se prononcer sur la proposition du conseil de défense d’instaurer la loi martiale”, rapporte le site de la radio RFE/RL. Durant le conseil, le président ukrainien, Petro Porochenko, s’est déclaré “favorable à la proposition” et a précisé que l’éventuelle instauration de la loi martiale “ne signifiait pas nécessairement que l’Ukraine s’engagerait dans des opérations hostiles”.

Selon la radio, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a considéré pour sa part que “les ‘actions agressives’ de la Russie étaient une violation des lois internationales, qui appelaient ‘une réponse juridique internationale et diplomatique’.

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