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À Moissac, Éric Zemmour pris en flagrant délit de mise en scène

Les "clients" rencontrés dans une station essence étaient en réalité des soutiens du candidat de Reconquête!.

POLITIQUE - “Il truque ses rencontres avec les citoyens”. Voilà ce que disait Éric Zemmour après les révélations de France inter sur le débat (pas du tout spontané) entre Emmanuel Macron et des habilitants de Poissy. Après son déplacement en Occitanie ce samedi 12 mars, ce commentaire lui revient comme un boomerang.

Le fondateur de Reconquête! a commencé sa visite méridionale par Moissac, où il était question d’officialiser le ralliement (attendu) du maire de la ville des Justes, l’ex-RN Romain Lopez, proche de Marion Maréchal. Éclipsée par le jet d’œuf reçu à son arrivée, la séquence devait aussi permettre au candidat d’extrême droite de parler de l’essence, dont les prix flambent en réaction à la guerre en Ukraine.

Et pour cela, quoi de mieux qu’un passage à la pompe pour échanger avec des automobilistes sous l’objectif des caméras et des photographes, afin de partager ensuite cette rencontre sur les réseaux sociaux? “Pour protéger les Français du choc pétrolier qui nous menace, je veux bloquer les prix de l’essence à la pompe à 1,80€”, a tweeté Éric Zemmour, en partageant des images de ce moment.

Or, comme l’ont constaté les journalistes qui suivaient le déplacement, l’homme avec lequel le candidat échangeait à la pompe n’est autre qu’un soutien du polémiste, qui le suivait depuis toute la matinée. Il ne fallait pas être un enquêteur hors pair pour se rendre compte de la supercherie. Sur son compte Instagram, Marion Maréchal partageait dans la matinée des photos montrant des soutiens du candidat. Dont une sur laquelle apparaît le fameux “client”. Une journaliste de BFMTV a d’ailleurs reconnu cet automobiliste au meeting que le candidat a donné quelques heures plus tard, à Agen.

Photo publiée sur le compte Instagram de Marion Maréchal (Photo: Capture Instagram)
Photo publiée sur le compte Instagram de Marion Maréchal (Photo: Capture Instagram)

Dans un article publié samedi soir, France 3 Tarn et Garonne raconte les coulisses de la mise en scène. “Une dizaine de minutes avant l’arrivée d’Eric Zemmour, la fameuse station service a été fermée par des plots. Juste avant, des voitures de ses propres militants, qui l’accompagnaient depuis le début de la journée, sont arrivées et se sont installées à chacune des pompes de la station service”, détaille le média local, précisant que les soutiens en question “ont fait semblant de ne pas connaître Eric Zemmour” pour mimer un échange spontané.

Alors que la ficelle était (un peu) grosse, les adversaires du polémiste ne sont pas privés pour railler cette mise en scène. Député LREM de Lot-et-Garonne, Alexandre Freschi a qualifié Éric Zemmour de “bonimenteur” sur Twitter, en faisant remarquer que le client en question, pistolet dans le réservoir, n’avait même pas inséré sa carte bleue dans la pompe.

À voir également sur Le HuffPost: À Moissac, Éric Zemmour visé par un jet d’œuf

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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