Publicité

Roland-Garros : la première night session féminine annoncée... entraîne déjà des reventes de billets

Sitôt l'affiche de la session nocturne de dimanche officialisée avec la première affiche féminine à cet horaire, les premiers billets étaient déjà disponibles à la revente sur le site officiel du tournoi de Roland-Garros.

Mauvais calcul de la part des organisateurs. La première session de nuit consacrée aux femmes s’est longtemps fait attendre Porte d’Auteuil. Il aura fallu patienter jusqu'au terme de la première semaine de compétition, et le début des huitièmes de finale pour voir la direction du tournoi de Roland-Garros opter pour ce choix à sa 7e opportunité.

La n°2 mondiale Aryna Sabalenka aura les honneurs de cette programmation nocturne, opposée à l’Américaine Sloane Stephens. Mais la nouvelle est loin de réjouir les spectateurs qui avaient payé cher pour assister à cet événement dont l’affiche a été révélée ce samedi en début d’après-midi.

Nombre d’entre eux ont annulé leur présence quelques minutes seulement après l’officialisation. En fin d’après-midi samedi, à l’heure où nous écrivions ces lignes, plus de 200 places, toutes catégories confondues, étaient déjà disponibles à la revente sur la billetterie officielle du tournoi, à partir de 75 euros la place pour les moins bien placées.

Contrairement à d’autres tournois du Grand Chelem, la session de nuit à Roland-Garros est limitée à un seul match (à 20h30), ce qui peut poser un problème de parité, et déclencher une polémique quand les affiches masculines sont privilégiées. La direction du tournoi a-t-elle voulu s'acheter la paix, sentant la contestation monter, alors que Djokovic et Alcaraz sont programmés sur le même court en journée ?

Plusieurs données compliquées à gérer pour les organisateurs

Une chose est sûre, l'organisation du tournoi au sens large doit tenir compte d’un certain nombre de facteurs au moment d’arrêter son choix. Le diffuseur, qui paie cher pour les droits, fera en sorte que le match soit diffusé à un horaire raisonnable pour que l’affiche soit retransmise à une heure de grande écoute, en fonction des joueurs qui sont impliqués.

Il faut aussi avoir à l’esprit que la plupart des joueurs ne sont pas toujours très enthousiastes à l’idée de jouer en nocturne, la plupart demandant à jouer en priorité en journée. Et pour cause, un match à rallonge va forcément tout décaler en termes de logistique, des obligations médiatiques (conférences de presse tardives) à la récupération (passage sur la table du kiné en pleine nuit), et empiéter sur le jour off (endormissement tardif et tout ce qui en découle).

Certains observateurs ont estimé que la session de nuit de ce samedi aurait pu être attribuée à Iga Swiatek. Les organisateurs en ont décidé autrement, la donnant une nouvelle fois à Alexander Zverev, opposé à Frances Tiafoe. Bien leur a pris puisque la Polonaise a finalement écrasé son adversaire dans la journée en lui infligeant un double 6-0 en 50 minutes. De quoi rester sur sa faim du côté des spectateurs. Or, et c’est l’une des principales problématiques qui se posent à l’organisation du tournoi, le spectateur de la night session doit en avoir pour son argent.

Conçue en partie pour mettre en lumière les têtes d’affiches locales, la session de nuit à Roland-Garros souffre aussi de la disparition précoce des Français, tous éliminés dès le deuxième tour. Caroline Garcia aurait pu permettre de régler en partie ce dilemme, et de mettre en avant le tennis féminin tout en attirant du public sur le court Philippe Chatrier, mais la Française a elle aussi disparu très tôt du tableau. A défaut, les grosses affiches impliquant les pointures du circuit masculin font recette. Il semblerait, en revanche, que la Bélarusse Aryna Sabalenka ne soit pas la meilleure avocate d’une programmation nocturne pour le tennis féminin.

Article original publié sur RMC Sport

VIDÉO - Roland-Garros : "On ne pouvait pas s'attendre à mieux pour les Français" estime Pitkowski