Poly-Amours : Nico, 41 ans : "Ma copine n'est en couple qu'avec moi mais il lui arrive de coucher avec mon amoureux"

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Poly-Amours : Nico, 41 ans : "Ma copine n'est en couple qu'avec moi mais il lui arrive de coucher avec mon amoureux". Photo : Getty Creative.

Au regard des statistiques sur l’infidélité, de plus en plus de personnes se questionnent sur le bien-fondé d'une monogamie stricte ou sur la possibilité d'une histoire d’amour qui dure toute la vie. Les célibataires des années 2020 jonglent avec des codes qui rendent leurs vies amoureuses semées d’embuches. Parfois, un coup de coeur en simultané d'une histoire pré-existante vient bouleverser les certitudes. Le polyamour est de plus en plus discuté, source de curiosité quand il n’est pas directement expérimenté. Rencontre avec des polyamoureux et polyamoureuses qui vivent cette alternative au quotidien.

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Nico, 41 ans, est polyamoureux depuis deux ans et est en relation avec 3 personnes : "Je les ai rencontrées au fur et à mesure. À chacune, j’ai expliqué ce en quoi je croyais et ce que j’attendais de la relation. Je n’ai forcé ni manipulé personne. Tout le monde se connait, tout le monde se parle. En fait, c’est même plus fort que ça. On partage tout. Il y a des moments joyeux, des moments tristes, du sexe. Quand il se passe quelque chose d’important, on s'écrit et on se retrouve. Je n’ai plus beaucoup de souvenirs importants qui ne soient pas tous ensemble. Et je trouve ça très beau."

"J'avais déjà compris que ça ne sert à rien d’enfermer les gens"

Avant ce modèle relationnel, Nico avait une vie amoureuse plus classique : "J’ai été longtemps avec une femme. On a failli se marier, on parlait de faire des enfants ensemble. Mais avec les années, plus on cherchait à construire ensemble, et plus je voyais que ni elle ni moi n’étions heureux. On était ensemble sans savoir trop pourquoi. On parlait plus de responsabilités que d’amour. Je l’ai quittée parce que je l’ai aimée assez pour vouloir qu’elle soit heureuse dans la vie. J’avais déjà compris que ça ne sert à rien d’enfermer les gens. Ensuite, j’ai eu une phase très active sur les applications de rencontre mais je n’étais pas plus épanoui. Je ne cherchais pas forcément le mariage et les plans culs sans tendresse ne m’ont jamais intéressé. Heureusement, j’ai fini par rencontrer une polyamoureuse qui m’a expliqué sa façon de vivre et d’aimer."

Vidéo. Le grand A : polyamour

Nico est encore en relation avec cette femme : "Je suis fou amoureux d’elle. Je lui dois tellement. Nous habitons ensemble parce que j’avais besoin de cette proximité avec elle. Mais on parle de plus en plus de vivre séparément pour se permettre plus de liberté ou d’avoir au contraire un domicile beaucoup plus grand pour y accueillir nos amours. Je suis donc en couple avec cette femme, une autre que j’ai rencontré via une application de rencontre et un homme que je connaissais depuis longtemps et à qui je n'avais jamais osé dire qu’il me plaisait. Mes amoureux et amoureuses se respectent et s'aiment. Certains considèrent être en couple avec d’autres, une n'est en couple qu’avec moi mais il lui arrive parfois de coucher avec mon amoureux et moi. C’est un joyeux bordel. Très heureux et créatif."

"Je les aime parce qu'ils sont libres de partir à tout moment"

Pour Nico, un des avantages du polyamour, c'est qu’il est basé sur le consentement et donc personne, en théorie, n'est là uniquement par habitude : "On se dit qu’on s'aime. On se demande si on s'aime. On questionne nos propres sentiments. Je ne suis avec personne faute de mieux ou parce que j’ai la flemme ou parce que c'est une habitude. Ce sont malheureusement des situations que j’ai déjà vécu en étant en couple monogame. Il y a toujours un moment où on ne sait plus pourquoi on est ensemble ou alors les raisons sont purement organisationnelles ou financières. J'aime aussi mes partenaires parce qu'il et elles sont libres de partir à tout moment. Je me trouve chanceux de pouvoir passer du temps avec eux. J’accepte que cela puisse aussi évoluer avec les mois ou les années. Je m'en fiche d’être assuré de la présence de qui que ce soit pour toute la vie. Je veux des moments où on est ensemble en pleine conscience de nos sentiments."

Dans les mois à venir, Nico rêve d’une grande fête d’anniversaire : "Je veux inviter tout le monde. Mes amours, les amours des autres, les enfants des uns et des autres. Je veux une grande fête où chacun et chacune se sente libre d’être ce qu'il ou elle est. C’est aussi quelque chose que j’ai appris avec le polyamour : il n'y a pas besoin de se cacher, les désirs et les sentiments ont encore plus de valeur quand ils sont partagés. Mon plus beau cadeau, c’est que des amours naissent pendant cette fête. Mais ne rêvons pas trop. Déjà la fête, c’est très bien."

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