Poly-Amours - Camille, 29 ans : "On forme un trouple. On alterne les nuits ensemble"

Poly-Amours : Camille, 29 ans :
Poly-Amours : Camille, 29 ans : "Les deux personnes que j’aime ont commencé à s’aimer"

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Au regard des statistiques sur l’infidélité, de plus en plus de personnes se questionnent sur le bien-fondé d’une monogamie stricte ou sur la possibilité d’une histoire d’amour qui dure toute la vie. Les célibataires des années 2020 jonglent avec des codes qui rendent leurs vies amoureuses semées d’embûches. Parfois, un coup de coeur en simultanée d’une histoire pré-existante vient bouleverser les certitudes. Le polyamour est de plus en plus discuté, source de curiosité quand il n’est pas directement expérimenté. Rencontre avec des polyamoureux et polyamoureuses qui vivent cette alternative au quotidien.

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Camille se découvre polyamoureuse au moment d’une soirée où elle est attirée par une femme alors qu’elle était déjà en couple avec un homme : "C’était un peu gênant pour moi parce que mon mec était là et que je ne pouvais pas m’empêcher de draguer cette femme sublime. Je sentais qu’elle réagissait positivement à ma drague. Je n’avais qu’à demander à mon mec s'il était d’accord avec ça. Ça faisait un an qu’on était ensemble à ce moment-là. On n’avait jamais parlé de couple libre ou de polyamour. La question ne s’était jamais posée non plus. C’est lui qui m’a dit "vas-y" et j’ai demandé le numéro de cette fille pour la revoir plus tard. En rentrant, on a parlé que de ça."

Camille commence une relation avec une femme en parallèle de sa vie de couple avec son compagnon : "Ça s’est fait naturellement parce que mon mec avait donné sa bénédiction et que j’ai tout de suite été très claire avec ma copine. Je n’allais pas le quitter lui pour me mettre en couple avec elle et je ne trompais personne avec qui que ce soit. Au quotidien, on s’organisait en me réservant une à deux soirées par semaine pour la voir. Si on avait une soirée ensemble, c’était évident que c’était prioritaire. Ça a duré comme ça pendant quelques semaines avant que ne vienne l’envie de les faire vraiment se rencontrer."

Vidéo. Le grand A : polyamour

La curiosité est grande entre les deux amours de Camille : "Tout le monde en avait envie un peu dans l’esprit que s'ils m’ont en commun, c’est qu’ils ont aussi d’autres choses en commun. Moi j’avais envie de quelque chose de cool, où tout le monde se retrouve et s’entend bien. Je n’ai pas été déçue, ça s’est tellement bien passé qu’on a proposé de se faire un dîner comme ça toutes les semaines."

La compagne de Camille finit par trouver sa place dans sa vie de couple précédemment établie : "Elle venait dormir à la maison, elle venait de plus en plus souvent pour des trucs anecdotiques comme pour regarder un film dont on avait parlé la veille au soir et restait tout l’après-midi. On a fini par passer nos week-ends ensemble. Et puis une tension sexuelle s’est un peu installée entre mon compagnon et ma compagne. Je l’ai senti avant eux : les deux personnes que j’aime ont commencé à s’aimer."

C’est Camille qui propose d’abord un plan à trois pour débloquer les choses : "Je sentais qu’ils n’arrivaient pas à passer à l’action donc j’ai proposé un plan à trois avec l’excuse que c’était un fantasme. En fait pas du tout même si je ne doutais pas que ça risquait d’être sympa. Ils ont accepté et il a été clair très vite qu’une alchimie sexuelle était là, même en dehors de moi. On en a beaucoup parlé après, sans tabou. Et on a mis les mots sur ce qu’on sentait déjà : on avait envie d’un trouple."

Le trouple s’installe ensemble très rapidement : "Ma copine a résilié son bail et un mois plus tard elle était devant la porte avec ses valises et quelques plantes. On lui a fait de la place sans problème. L’avantage de l’appartement qu’on a, c’est qu’il y a une chambre d’amis donc c’est là qu’elle s’est installée. On ne dort que très rarement tous les trois dans le même lit parce que ce n’est pas super confortable et qu’on a pas les mêmes rythmes de journées. On a pas chacun sa chambre mais on alterne les nuits ensemble. Il n’y a pas de règles, c’est en fonction des besoins et des envies de chacun. Et pour l’instant, on n'a pas vécu beaucoup de tensions. Il y a eu une poignée d’engueulades mais qui se sont toujours résolues avec des discussions en groupe. On communique, c’est essentiel. Et on s’aime aussi. Ça joue beaucoup sur l’ambiance à la maison. Rien ne nous fait plus plaisir que de voir les autres heureux."

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