Sandrine Bonnaire sur les infidélités de sa mère : "On adorait les amants de ma mère autant que nous adorions notre père"

Ce lundi 3 octobre 2022, TF1 diffuse un nouvel épisode de sa série évènement, "Les Combattantes". Un titre qui sied parfaitement à la personnalité de l’une de ses actrices : Sandrine Bonnaire. Issue d’une famille nombreuse, la comédienne a vécu une enfance pas comme les autres, notamment à travers les infidélités de sa mère.

En 1983, une jeune femme crève l’écran dans le film de Maurice Pialat, "À nos amours". Elle s’appelle Sandrine Bonnaire et son talent met tout le monde d’accord. C’est le début d’une longue et belle carrière au cinéma et sur petit écran. En coulisses, Sandrine Bonnaire est une femme au tempérament déterminé. Si elle a, ces dernières années, décidé de briser le silence autour de la relation abusive dont elle a été victime, elle n’a jamais hésité à parler de sa famille, à la dynamique singulière.

Vidéo. Sandrine Bonnaire : 5 infos sur l'actrice

"Mon père était au courant et ils n’ont jamais divorcé"

Née le 31 mai 1967, Sandrine Bonnaire est la septième d’une famille de 11 enfants. Et dès l’enfance, elle tisse des liens forts avec ses parents. Surtout son père, malgré son travail prenant d’ajusteur fraiseur : "Il travaillait depuis l’âge de 14 ans à l’usine, se levait à 5 h 30, faisait trente bornes à Mobylette, rentrait vers 19 h 30. J’ai très peu de photos de lui mais, quand je les regarde, je vois combien il faisait plus vieux que son âge. Il s’était marié très jeune, avait onze enfants, était usé par le travail, par une forme de vide de vie. Il n’avait de temps pour rien d’autre. Il est mort à 56 ans, en 1986" confiait-elle en 2018 dans les colonnes du Monde.

Quant à sa maman, Sandrine Bonnaire garde des souvenirs bien marqués. Quand elle en parle, c’est pour décrire "un personnage qui a eu toutes les audaces, toutes les fantaisies." "Petite, je la voyais danser, écrire des poèmes, chanter, rêver. C’était une femme très joyeuse, très libre" expliquait l’actrice à Paris Match en 2019. Il faut dire que Lucienne Bonnaire n’a jamais été une femme fidèle. Ses aventures n’ont même jamais été taboues à la maison, comme se souvient Sandrine Bonnaire : "Enfants, avec mes frères et soeurs, nous étions témoins de ses histoires d’amour. On adorait les amants de ma mère autant que nous adorions notre père."

Des années plus tard, la comédienne qui a elle-même fait son chemin de vie personnel et sentimental, jette un regard lucide sur les infidélités de sa maman et le couple que ses parents formaient : "Elle n’était pas heureuse avec lui. Il était gentil mais peu expansif, elle avait envie d’autre chose. Dans la journée, elle s’occupait de nous et, le soir, on la voyait partir pour retrouver celui qu’elle aimait… J’étais contente parce que je la sentais heureuse. Mon père était au courant et ils n’ont jamais divorcé."

Une vie de famille agitée

Pour autant, Sandrine Bonnaire est consciente de certains dysfonctionnements familiaux. En 2010, dans les pages de Psychologies, elle parlait de sa mère comme d’une femme "éparpillée, moins équilibrée" que son père, "avec des sautes d’humeur, des envies de vivre ailleurs, autrement qu’avec ses onze gosses et un mari qui ne parlait pas." Et quand cela arrivait, Lucienne Bonnaire partait de la maison. "Ce que je comprends aujourd’hui. Mais à l’époque ce n’était pas facile" concède sa fille, qui s’est beaucoup occupée de ses frères et soeurs, notamment de sa soeur autiste. Aujourd’hui, Sandrine Bonnaire, elle-même maman de deux filles, continue de tirer des leçons de son enfance pas comme les autres : "Si je suis forte, c'est parce que dans les familles nombreuses, il faut savoir se démerder."

"C’est étrange, mais plus j’avance dans le temps, plus les mauvais souvenirs s’estompent. Il ne me reste que les bons. Finalement, cette vie m’a solidifiée, obligée au partage. Lorsque l’on est onze, chacun doit se débrouiller comme il peut. Sur le moment, c’est difficile, parce que l’on ne ressemble pas aux autres familles, et quand on est enfant, on a besoin de se fondre dans la masse. Et puis il y avait tellement de gosses qu’il y avait de l’énervement, de la violence parfois, mais je n’ai jamais eu le sentiment de ne pas avoir été assez aimée" concluait-elle dans les colonnes de Psychologies.

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