Semaine mondiale de l'allaitement maternel : "Mes seins ont changé, et c'est parfois compliqué"

Young mother breastfeeds her baby, holding him in her arms and smiling from happiness
© Getty Images

Solution privilégiée par de nombreux parents après la naissance de leur enfant, l'allaitement est une pratique aussi encensée que rendue taboue par ceux qui estiment qu'il s'agit d'un geste trop intime pour être réalisé en public. Mais on en oublie parfois que ce dernier n'est pas sans conséquences sur le corps d'une femme. À l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel 2020, du 1er au 7 août, de jeunes mamans se livrent sur la transformation de leur poitrine après avoir donné le sein à leur bébé.

Tomber enceinte, donner naissance à un enfant, l'allaiter... Tout le processus d'une grossesse a un impact sur le corps des mères. Les femmes en ont évidemment conscience, même elles se passeraient bien de certains inconvénients, comme les modifications physiques qui vont transformer leur corps. Et en particulier leurs seins. Gorgés de lait, ces derniers vont gonfler, puis dégonfler, parfois perdre en fermeté. Une réalité qui pèse sur le moral de nombreuses mamans, parfois jusqu'au point de remettre en cause leur pratique de l'allaitement.

"Je ne regrette pas l'allaitement, mais oui, mes seins ont changé"

Nina* fait partie de ces femmes qui n'ont jamais hésité à allaiter, et qui l'ont même fait sur une très, très longue période. "J'ai allaité ma fille aînée pendant deux ans et demi, et fait du co-allaitement lors de la naissance de mon fils. Ça n'a pas été une partie de plaisir, car j'avais un débit trop important, et un vasospasme [affectation due à un spasme des vaisseaux sanguins qui empêche le sang d’atteindre une partie du corps en particulier, spécifiquement le bout d’une extrémité, qui provoque des douleurs, ndlr.]." Allaiter pendant une si longue période a eu un impact sur son corps : "Avant d'allaiter, je faisais déjà un bonnet F. Maintenant, je suis passée à un bonnet H voire I."

Forcément, cela n'a pas été sans conséquence pour cette maman : "En soit, ça ne me pourrit pas la vie, mais je m'en serais bien passée. Je ne trouve pas de soutien-gorge à ma taille, trouver un maillot est une vraie galère, je ne peux pas m'habiller comme je veux... Et puis forcément, ils tombent, que ce soit dû à leur poids ou à l'allaitement, le résultat est là." Nina ne s'en cache pas : "Si je pouvais faire une réduction mammaire, je le ferai. Je rêve d'un bonnet C ou d'un bonnet D..." Mais attention, en aucun cas elle ne remet en cause sa décision d'allaiter : "Si c'était à refaire, même en connaissant tous les désagréments, je le referais sans hésiter une seconde."

"Je me fais opérer dans quelques semaines"

L'option chirurgie esthétique est justement envisagée par de nombreuses femmes après l'allaitement. C'est le cas de Karima*, qui a prévu de passer sur le billard dès la fin de l'été : "Je compte les jours, en me disant que c'est le dernier été où je vais subir les 'gants de toilette' qui me servent de seins depuis que j'ai arrêté d'allaiter", se réjouit cette jeune maman de 28 ans. "Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai toujours adoré mes seins. Avant de tomber enceinte, je les trouvais parfaits. Pendant ma grossesse, ils ont gonflé, pris deux bonnets, et ce n'était pas non plus pour me déplaire. Et pendant l'allaitement, ils nourrissaient mon bébé, alors comment ne pas les aimer ? C'est depuis qu'on a attaqué la diversification que je déchante."

Après neuf mois d'allaitement, elle ne reconnaît plus sa poitrine, et cela la désole : "Mes seins ont perdu toute fermeté, ils pendouillent, ils ont l'air vides, on dirait deux baudruches dégonflées... C'est horrible, parce que je n'ose plus me montrer nue, pas même à mon compagnon. C'est un complexe qui me bouffe toujours au bout d'un an, donc il y a quelques mois, j'ai décidé de sauter le pas et de prendre rendez-vous avec un chirurgien." L'objectif ? Retrouver sa poitrine d'avant, ni plus, ni moins. "Je lui ai apporté une photo topless prise à la plage, le jour où j'ai appris que j'étais enceinte" sourit-elle, émue. "C'est la référence idéale pour moi. Je veux retrouver mon corps d'avant, pour réapprendre à l'aimer après tout ce qu'il m'a apporté. C'est important pour moi."

"Si c'était à refaire... Je n'allaiterais pas"

Lorsqu'elle a appris sa grossesse il y a un deux ans, Marianne* ne voulait pas allaiter. Ce geste lui faisait peur, de même que les désagréments qui s'y associaient. "Je savais que mon corps allait déjà être déformé par la grossesse. Pour moi, savoir qu'il allait être déformé également par l'allaitement me paraissait tellement injuste... Mais j'ai fini par accepter, sous la pression de mon entourage, et en particulier de mon compagnon, qui n'envisageait pas les choses autrement. Aujourd'hui, je crois que je regrette de ne pas avoir écouté mes instincts..."

Alors que son fils est désormais âgé de quinze mois, la jeune maman a arrêté l'allaitement depuis longtemps. "J'ai tenu huit semaines avant de rendre les armes. J'ai fait ce qui était le mieux pour moi, je n'étais pas à l'aise, je souffrais. Mais aujourd'hui, le mal est fait. Mes tétons ont changé, mes seins sont flasques, ils ont grossi... Vraiment, si c'était à refaire, je serais plus ferme et je dirais non à mes proches. L'allaitement, ce n'était pas pour moi, et je vais devoir vivre avec les conséquences sur mon physique, car je n'ai pas les moyens de me faire refaire les seins", conclut-elle avec beaucoup d'amertume.

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