Sophia Bush se confie sur son coming-out après son divorce : "Je faisais semblant d'être l'épouse parfaite"

A peine un an après son mariage avec Grant Hughes, Sophia Bush a annoncé son divorce courant 2023. Quelques mois plus tard, elle officialisait sa relation avec une femme, dans une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre. Bien décidée à reprendre la main sur sa propre histoire, la star de la série "Les Frères Scott" a publié une longue tribune, dans laquelle elle revient sur l'aspect libérateur de son coming-out.

BEVERLY HILLS, CALIFORNIA - APRIL 09: Sophia Bush attends the FASHION TRUST U.S. Awards 2024 on April 09, 2024 in Beverly Hills, California. (Photo by Monica Schipper/Getty Images)
Sophia Bush se confie sur l'aspect libérateur de son coming-out après son divorce : "Je faisais semblant d'être l'épouse parfaite". (Photo by Monica Schipper/Getty Images)

Dans les colonnes du dernier numéro du magazine Glamour US, publié le 25 avril 2024, Sophia Bush signe une tribune rédigée avec franchise au sujet de son mariage, de son divorce, et de son coming-out. L'actrice, révélée au grand public par la série "Les Frères Scott", tient en effet à être honnête avec son public, à qui elle se reproche d'avoir menti pendant trop longtemps, au même titre qu'elle se mentait à elle-même.

L'échec de son divorce avec Grant Hughes

En 2022, dans une cérémonie digne d'un conte de fées, Sophia Bush épousait Grant Hughes, un ami de longue date avec qui elle avait débuté une histoire d'amour. Un an plus tard, lorsque son mari a publié un message sur Instagram à l'occasion de leur anniversaire de mariage, la comédienne a eu une prise de conscience : "Je n’ai rien ressenti. Les choses n’avaient pas été faciles à la maison, mais tout le monde dit que le mariage est difficile, n’est-ce pas ?" D'autant qu'elle avait failli annuler son mariage à la dernière minute : "Au lieu de m'enfuir, j'ai redoublé d'efforts pour être une épouse modèle", explique-t-elle au magazine.

Pendant longtemps, la star des "Frères Scott" s'est imposée d'aller à l'encontre de son instinct : "Il y a peu de moments dans ma vie où j’ai eu l’impression que l’univers me criait de faire attention. C’était l’un d’entre eux, mais je n’ai pas écouté. J’ai continué à répéter les adages que nous connaissons tous si bien : les relations sont difficiles, le mariage exige des compromis… Vous connaissez la suite. Et c’est ainsi que je me suis mariée."

Coincée volontairement dans une relation dans laquelle elle n'arrivait pas à s'épanouir, elle a trouvé du soutien dans un groupe de parole de femmes, qui évoquaient leurs propres problèmes de couple. C'est d'ailleurs là qu'elle a retrouvé une connaissance rencontrée quelques années plus tôt, et qui allait devenir sa compagne, la footballeuse Ashlyn Harris, elle-même en instance de divorce. Elle trouve alors le courage de demander le divorce, malgré l'affection qu'elle porte à son ex-compagnon.

L'une des sources de tension au sein du couple qu'elle formait avec Grant Hughes vient des problèmes de fertilité rencontrés par l'actrice, ainsi qu'elle le confie avec franchise. "Après le mariage, je me suis retrouvée au cœur du processus de fertilité, qui a été l’expérience la plus éclairante de ma vie. J’ai l’impression que la société fait enfin de la place pour des conversations brutalement honnêtes sur la difficulté et la douleur de tout parcours de fertilité, mais j’ai gardé le mien privé", confie-t-elle avec émotion.

"J'essayais de traverser des mois d'échographies interminables, d'injections d'hormones, de tellement de prises de sang que j'avais des tissus cicatriciels dans les veines, et de récupération après récupération, tout en réalisant simultanément que la personne que j'avais choisie pour être mon partenaire ne parlait pas nécessairement le même langage émotionnel."

L'actrice semble en effet reprocher à son ex-mari son manque d'implication : "Alors que je perdais la trace du nombre de tables d'examen sur lesquelles je m'étais allongée seule, j'ai senti quelque chose en moi bouger de façon sismique. Six mois après le début de ce voyage, je pense que je savais au fond de moi que j'avais absolument commis une erreur. Il me faudrait encore un peu de tête et de cœur pour comprendre ce que mes os savaient déjà."

Sophia Bush et Ashlyn Harris commencent à se fréquenter après leurs séparations respectives, et après s'être apportées un soutien sans faille. "Je ne m'attendais pas à trouver l'amour dans ce système de soutien", affirme-t-elle. "Je ne sais pas comment le dire autrement que : je ne l’ai pas vu avant de le voir. Et je pense qu’il est très facile de ne pas voir quelque chose qui est sous vos yeux depuis longtemps alors que vous ne l’avez jamais considéré comme une option et que vous n’avez jamais été considérée comme une option. Ce que j'ai vu, c'était une amie avec sa vie grande et heureuse. Et maintenant je sais qu'elle pensait la même chose à mon sujet."

Mais avant même l'officialisation de leur histoire d'amour, la comédienne se retrouve sous le feu des critiques. Elle est accusée d'être la cause du divorce de la sportive et de son ancienne compagne, Ali Krieger, très appréciée sur les réseaux sociaux. "On m’a accusée d’être une briseuse de ménage", regrette-t-elle, évoquant le harcèlement en ligne subi il y a quelques mois, et qui a été particulièrement douloureux.

"Les gens qui regardaient de l’extérieur n’étaient pas au courant du temps que cela prenait, du nombre de conversations douloureuses qui avaient lieu", regrette-t-elle. "Beaucoup d’efforts ont été déployés pour être respectueux du traitement des autres, de leur temps, de leurs obligations et de leurs sentiments. Ce qui m'a semblé quelques secondes après avoir commencé à voir ce qui était devant moi, le moulin à rumeurs en ligne a commencé à cracher de la manière la plus laide. Il y a eu des mensonges flagrants. Des menaces violentes.". Et de préciser n'avoir jamais caché sa bisexualité à son entourage : "Ceux qui ont dit que j’avais quitté mon ex parce que j’avais soudain réalisé que je voulais être avec des femmes – mes partenaires passés savent ce que j’aime depuis aussi longtemps que moi.".

Aujourd'hui, Sophia Bush ne veut plus cacher sa relation avec sa compagne : "Je l'aime. À quel point suis-je chanceuse de partager sa vie ?", s'extasie-t-elle. La star a toutefois conscience du contexte politique de cette nouvelle relation, alors que les droits des personnes LGBTQIA+ sont mis à mal dans le monde entier. "Je déteste l’idée de devoir faire mon coming-out en 2024. Mais je suis profondément consciente que nous avons cette conversation au cours d’une année où nous assistons aux attaques les plus agressives contre la communauté LGBTQIA+ de l’histoire moderne", dénonce-t-elle.

"Il y a eu plus de 500 projets de loi anti-LGBTQIA+ proposés dans les législatures des États en 2023, c'est pourquoi je veux donner à mon coming-out le respect et l'honneur qu'il mérite. J’ai vécu tellement de sécurité, de respect et d’amour au sein de la communauté queer, en tant qu’alliée, toute ma vie, qu’en entrant en moi, j’avais déjà l’impression que c’était ma maison. Je pense que j’ai toujours su que ma sexualité existait sur un spectre. À l’heure actuelle, je pense que le mot qui me définit le mieux est queer. En fait, je ne peux pas le dire sans sourire. Et c’est plutôt génial."

Si elle a l'impression de pouvoir "à nouveau respirer", Sophia Bush termine sa tribune avec émotion : "Nous avons tous entendu parler d’enfants qui se sont suicidés après avoir été outés, ou qui ont été tués simplement parce qu’ils étaient qui ils sont. J'ai tellement de chance d'être ici, maintenant. J'ai une vraie joie. Il m'a fallu 41 ans pour en arriver là. Et tout en m’émerveillant, je ferai aussi de la place à la douleur des gens. Mais je ne porterai la honte projetée par personne."

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